Superaliment ou alicaments? La nutrithérapie serait peut-être le mot le plus adapté. Certes nous sommes à l'heure de la mal-bouffe. Mais les fruits et légumes qui sont à notre disposition sont très variés et nombreux. La nourriture est la première médecine...
Les guérisseurs traditionnels de la Rome antique pensaient qu’ils pouvaient venir à bout d’un cancer du sein en pratiquant des frictions à l’aide d’une pâte de chou. Il y a encore quelques années, nos modernes scientifiques auraient encore renvoyé de telles pratiques au rang des superstitions (…). Aujourd’hui, ils n’en sont plus aussi certains car cette pâte a prévenu l’apparition de tumeurs chez des animaux de laboratoire.
Bien entendu, le meilleur moyen d’absorber les vertus thérapeutiques du chou consiste tout simplement à en manger. Les recherches ont en effet confirmé que ce légume permet non seulement de lutter contre toutes sortes de cancers, mais qu’il contient également toute une palette de nutriments capables de prévenir les maladies cardiovasculaires, les troubles digestifs et diverses autres maladies.
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Le chou est particulièrement efficace dans la prévention des cancers du sein, de la prostate et du côlon. Selon les chercheurs, deux substances en particulier font du chou un remède particulièrement puissant contre le cancer. la première, appelée indole-3-carbinol, ou I3C, est surtout efficace contre le cancer du sein.(…) Cette substance complexe joue le rôle d’anti-oestrogène, c’est-à-dire qu’elle évacue l’oestrogène nocif qui joue un rôle dans le cancer du sein.
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Afin d’obtenir un niveau de protection encore plus élevé, prenez l’habitude de remplacer la variété de chou que vous utilisez par du chou chinois, ou bok choy. Les recherches en laboratoire ont permis de constater qu’une substance complexe de cette variété de chou, la brassinine, pourrait contribuer à prévenir les tumeurs mammaires. Le chou contient encore une substance complexe, le sulforaphane, dont il est prouvé qu’elle inhibe le processus cancéreux en augmentant dans l’organisme la production d’enzymes capables de lutter contre les tumeurs. (…)
C’est également grâce au sulforaphane que le chou est une arme particulièrement efficace contre le cancer du côlon, car il stimule les taux d’une enzyme présente dans le côlon, le glutathion. Les chercheurs pensent que cette enzyme élimine les toxines en les évacuant du corps avant qu’elles n’aient eu le temps d’endommager les cellules délicates de la muqueuse intestinale.
Pour obtenir la meilleure protection possible, toutefois, rien ne vaut le chou de Milan, selon les chercheurs. Cette variété contient non seulement du I3C et du sulphoraphane, mais également quatre autres phytonutriments (…) : du bêtasitostérol, de la phéophytine-a, du nonacosane et du nonacosanone, dont les études scientifiques ont montré qu’ils jouaient un rôle très important dans la lutte contre les substances potentiellement cancérigènes.
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Les membres de la famille des choux sont bourrés de (…) nutriments complexes. Sur ce plan, les meilleurs sont le chou chinois, ou bok choy, et le chou de Milan, qui sont d’excellentes sources de bêtacarotène (…). Les recherches ont établi un rapport entre des taux élevés de bêtacarotène dans le sang et l’abaissement du risque de crise cardiaque, de certains cancers et de cataractes.
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Une portion de bok choy cru peut fournir 16 milligrammes de vitamine C, soit 27% de l’apport journalier, tandis que la même quantité de chou de Milan en apporte 11 mg.
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Le bok-choy et le chou de Milan sont également de bonnes sources de folate, dont une 1/2 portion de l’un comme de l’autre, peut apporter environ 35 micro grammes (9% de l’apport journalier). Notre organisme a besoin de folate pour maintenir la croissance normale de nos tissus organiques.
Diverses études ont montré par ailleurs que le folate pouvait également nous protéger contre le cancer, les maladies cardiovasculaires et les malformations congénitales. Ainsi que l’ont établi les recherches, les femmes sont exposées à un risque plus élevé de carence en folate, surtout lorsqu’elles prennent la pilule.
Critères de choix, préparation et conservation
En faisant bouillir le chou, nous nous privons d’à peu près la moitié des précieux indoles qu’il contient. Afin de préserver le plus possible ces substances complexes, mangez le chou de préférence cru.
Une tête de chou se conserve jusqu’à 10 jours dans le compartiment à légumes du réfrigérateur, ce qui vous permettra d’en manger une petite portion chaque jour sans craindre qu’il s’abîme.
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Il y a bien sûr cette petite odeur, mais il suffit de peu pour y remédier. La prochaine fois que vous cuirez du chou, ajoutez dans la casserole une tige de céleri ou une noix entière (sans ôter la coque). Cette simple précaution neutralisera l'odeur.
Selene Yeager, Guide des alicaments, Marabout, 1998, p.163-166