Nous connaissons tous le concept de « Peak Oil », ou Pic pétrolier qui correspond à la date à laquelle la production de pétrole commencera à diminuer. Cette notion de pic s’applique aussi bien à production d’un champ de pétrole, d’un pays, ou de la planète entière. Suggérée dans les années 1940 par le géophysicien Hubbert pour la production nationale de pétrole des Etats-Unis, sa « prédiction » fut oubliée pendant des années. Elle redevint d’actualité en 1971, année où la production US atteint son maximum puis déclina, deux ans avant le premier choc pétrolier mondial de 1973. Aujourd’hui les experts ne sont pas d’accord sur la date exacte de ce Pic pétrolier mondiale, d’autant que les techniques actuelles permettent d’exploiter des gisements off-shore inaccessibles jusqu’à présent, ou de nouveaux types de gisements, comme le pétrole présent dans les sables de schistes. Néanmoins de telles exploitations dans des conditions extrêmes (grandes profondeurs) présentent de grands risques qui se traduisent par la marée noire incontrôlable dans le Golfe du Mexique en 2010, et la pollution des sols par infiltration incontrôlée des gaz souterrains.
Nous connaissons moins l’indicateur « Fish dépendance day », ou jour de dépendance à l’égard des poissons. Certes les deux ressources, le pétrole et les poissons, ne sont pas comparables, la première étant une énergie fossile non renouvelable, l’autre une ressource naturelle renouvelable. Ils ont tout de même un point commun : ces deux concepts ont été mis en place pour montrer les limites quantitatives des ressources naturelles face à l’exploitation par l’homme.
Le jour de dépendance à l’égard des poissons correspond à la date limite dans l’année à laquelle un pays commence à importer son poisson du fait de l’épuisement du stock de poissons dans ses propres eaux.
En France, en 2011, la date est tombée le 13 juin. En 1990, cette date était le 6 septembre.
Pour l’Europe entière cette date était le 2 juillet en 2011. En 2010 c’était le 9 juillet.
Ces calculs incluent les chiffres des élevages de poissons. Sans ces chiffres, la date du « fish dependance day » arriverait un mois plus tôt en France, Espagne, Italie ou Grèce.
Les stocks s’effondrent, les ressources sont surexploitées, la production baisse : entre 1995 et 2009, les prises européennes sont passées de 8 000 000 à 5 000 000 de tonnes, soit une baisse de 38% environ. Pour assurer l’approvisionnement et satisfaire l’appétit des européens les importations de poissons sont passées, sur la même période, de 4,2 millions à près de 6 millions de tonnes (43% de hausse).
La baisse des stocks dans les eaux européennes s’explique par la surexploitation des ressources due à une hausse continue de la consommation de poissons depuis plusieurs décennies, non seulement du fait de la hausse de la population européenne, mais aussi du fait de la hausse de la consommation par personne.
En Europe, entre 1961 et 2005, seuls deux pays n’ont pas augmenté leur consommation de poisson : le Portugal et le Royaume-Uni. La France, l’Allemagne, la Finlande ou les Pays-Bas ont augmenté leur consommation entre 50 et 100% durant la même période. L’Italie a augmenté sa consommation de plus de 100% et l’Irlande de plus de 200%. C’est en 2005 que l’Europe a commencé a importé plus de poissons qu’elle n’en pêchait.
Par ailleurs, la qualité des poissons a varié. En 1900, les morues pêchées avaient 10 ans et mesuraient 1,5 mètres. Aujourd’hui, elles ont deux ans et mesurent 45 cm.
La politique commune de pêche de l’Union européenne a certes définie des quotas de pêche pour gérer les ressources de pêche. Cependant, ces quotas sont supérieurs en moyenne de 34% aux recommandations scientifiques.
Nous vivons encore aujourd’hui sur les présupposés et les idéaux de la société de consommation : la richesse des nations, le bien-être des peuples reposant sur l’abondance des biens et l’abondance des ressources.
La société de consommation est née durant cette période de l’Histoire, les « Trente Glorieuses » post-2ème Guerre mondiale et antérieure aux chocs pétroliers des années 1973-1979, lorsque l’ « occident » (Europe, Amérique du Nord, Japon + quelques autres pays comme l’Australie) dominait encore totalement le monde, via la colonisation /le néocolonialisme.
Aujourd’hui la situation a changé. Le club des pays riches a recruté de nouveaux membres. Le mode de consommation et de production industrielle occidental s’est étendu à des pays aussi peuplés que la Chine, l’Inde, le Brésil, les pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est, etc. Toutes les classes riches et moyennes du monde entier adoptent le même mode de vie, consomment les mêmes produits.
Pour autant les ressources naturelles n’ont pas augmentées autant que la population humaine. Au contraire : à mesure que la population humaine augmente, les ressources naturelles baissent.
Ceci est dû au fait que la production humaine fonctionne sur le mode « prédatoire », sans réfléchir sur le long terme. Sans penser aux limites des ressources naturelles.
L’homme est aujourd’hui le Vampire de la Terre.
Il est temps de changer de mode de vie. Nous ne pouvons plus continuer à pomper les ressources terrestres comme nous continuons à le faire.
Il faut prendre conscience de l’urgence de la situation. Faut-il attendre un autre Fukushima écologique pour modifier notre mode de consommation ?
Pour en revenir à nos poissons ; serait-ce si difficile d’agir ? Nous pouvons chacun apporter notre pierre à l’édifice. Pour commencer, considérons notre porte monnaie comme un bulletin de vote. Diminuons notre consommation de poisson. En 2007, la consommation de poisson en France était de 34,2 kg par an et par personne, ce qui équivaut à 660g de poisson par semaine et par personne !
Nous connaissons moins l’indicateur « Fish dépendance day », ou jour de dépendance à l’égard des poissons. Certes les deux ressources, le pétrole et les poissons, ne sont pas comparables, la première étant une énergie fossile non renouvelable, l’autre une ressource naturelle renouvelable. Ils ont tout de même un point commun : ces deux concepts ont été mis en place pour montrer les limites quantitatives des ressources naturelles face à l’exploitation par l’homme.
Le jour de dépendance à l’égard des poissons correspond à la date limite dans l’année à laquelle un pays commence à importer son poisson du fait de l’épuisement du stock de poissons dans ses propres eaux.
En France, en 2011, la date est tombée le 13 juin. En 1990, cette date était le 6 septembre.
Pour l’Europe entière cette date était le 2 juillet en 2011. En 2010 c’était le 9 juillet.
Ces calculs incluent les chiffres des élevages de poissons. Sans ces chiffres, la date du « fish dependance day » arriverait un mois plus tôt en France, Espagne, Italie ou Grèce.
Les stocks s’effondrent, les ressources sont surexploitées, la production baisse : entre 1995 et 2009, les prises européennes sont passées de 8 000 000 à 5 000 000 de tonnes, soit une baisse de 38% environ. Pour assurer l’approvisionnement et satisfaire l’appétit des européens les importations de poissons sont passées, sur la même période, de 4,2 millions à près de 6 millions de tonnes (43% de hausse).
La baisse des stocks dans les eaux européennes s’explique par la surexploitation des ressources due à une hausse continue de la consommation de poissons depuis plusieurs décennies, non seulement du fait de la hausse de la population européenne, mais aussi du fait de la hausse de la consommation par personne.
En Europe, entre 1961 et 2005, seuls deux pays n’ont pas augmenté leur consommation de poisson : le Portugal et le Royaume-Uni. La France, l’Allemagne, la Finlande ou les Pays-Bas ont augmenté leur consommation entre 50 et 100% durant la même période. L’Italie a augmenté sa consommation de plus de 100% et l’Irlande de plus de 200%. C’est en 2005 que l’Europe a commencé a importé plus de poissons qu’elle n’en pêchait.
Par ailleurs, la qualité des poissons a varié. En 1900, les morues pêchées avaient 10 ans et mesuraient 1,5 mètres. Aujourd’hui, elles ont deux ans et mesurent 45 cm.
La politique commune de pêche de l’Union européenne a certes définie des quotas de pêche pour gérer les ressources de pêche. Cependant, ces quotas sont supérieurs en moyenne de 34% aux recommandations scientifiques.
Nous vivons encore aujourd’hui sur les présupposés et les idéaux de la société de consommation : la richesse des nations, le bien-être des peuples reposant sur l’abondance des biens et l’abondance des ressources.
La société de consommation est née durant cette période de l’Histoire, les « Trente Glorieuses » post-2ème Guerre mondiale et antérieure aux chocs pétroliers des années 1973-1979, lorsque l’ « occident » (Europe, Amérique du Nord, Japon + quelques autres pays comme l’Australie) dominait encore totalement le monde, via la colonisation /le néocolonialisme.
Aujourd’hui la situation a changé. Le club des pays riches a recruté de nouveaux membres. Le mode de consommation et de production industrielle occidental s’est étendu à des pays aussi peuplés que la Chine, l’Inde, le Brésil, les pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est, etc. Toutes les classes riches et moyennes du monde entier adoptent le même mode de vie, consomment les mêmes produits.
Pour autant les ressources naturelles n’ont pas augmentées autant que la population humaine. Au contraire : à mesure que la population humaine augmente, les ressources naturelles baissent.
Ceci est dû au fait que la production humaine fonctionne sur le mode « prédatoire », sans réfléchir sur le long terme. Sans penser aux limites des ressources naturelles.
L’homme est aujourd’hui le Vampire de la Terre.
Il est temps de changer de mode de vie. Nous ne pouvons plus continuer à pomper les ressources terrestres comme nous continuons à le faire.
Il faut prendre conscience de l’urgence de la situation. Faut-il attendre un autre Fukushima écologique pour modifier notre mode de consommation ?
Pour en revenir à nos poissons ; serait-ce si difficile d’agir ? Nous pouvons chacun apporter notre pierre à l’édifice. Pour commencer, considérons notre porte monnaie comme un bulletin de vote. Diminuons notre consommation de poisson. En 2007, la consommation de poisson en France était de 34,2 kg par an et par personne, ce qui équivaut à 660g de poisson par semaine et par personne !
Pour en savoir plus sur le "fish dependant day" : voir ce rapport.
Voir aussi l'ouvrage de Stéphane Beaucher Plus de poissons d'ici 30 ans ?
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