Première cause de mortalité dans les pays occidentaux, 25000 nouveaux cas de cancer du côlon et plus de 15000 décès dus à cette maladie sont dénombrés chaque année en France. Bien qu’il existe des facteurs génétiques de prédisposition, les facteurs environnementaux, et en particulier l’alimentation, jouent un rôle essentiel dans l’incidence de ce type de cancer.
Une forte proportion de cancers du côlon se développe à partir d’une tumeur bénigne, souvent appelée polype. (…) Les facteurs alimentaires sont susceptibles d’agir sur l’apparition, le développement ou la transformation de ces polypes.
Les causes du cancer du gros intestin sont probablement multifactorielles : un excès d’ingestion de graisse et de protéines animales serait un facteur prédisposant, de même qu’une insuffisance de glucides complexes, de fibres, de micro nutriments divers (vitamines A, D, E, C, acide folique).
Il semble que la consommation de fibres diverses (céréales, légumes) joue un rôle dans la prévention des cancers du côlon. Le rôle préventif de l’alimentation est encore plus probant lorsque l’apport lipidique est modéré et celui des fibres élevé. Le rôle protecteur des légumes est aujourd’hui bien établi, et on sait maintenant que les fibres ne constituent pas les seuls éléments bénéfiques des produits végétaux. un ensemble de micro nutriments (flavonoïdes; caroténoïdes, acide folique- - et pas seulement les fibres - expliquerait que les populations ayant une nourriture riche en produits végétaux, de type méditerranéen par exemple, soient moins touchées par ce cancer.
Par leur effet d’encombrement digestif, les fibres diluent les agents potentiellement cancérigènes et diminuent leur agressivité sur la muqueuse colique. Les fermentations permettent l’insolubilisation des composés virtuellement toxiques tels que les sels biliaires. Le risque de cancer du côlon pourrait donc être réduit en déprimant la concentration intestinale de ces produits, c’est-à-dire en consommant moins de graisses et plus de fibres alimentaires.
les mécanismes par lesquels les protéines pourraient favoriser la cancérogenèse sont peu connus. la cuisson des viandes peut produire des substances cancérigènes, dont le devenir est certainement dépendant de l’activité de la flore intestinale comme celui d’autres substances étrangères à l’organismes. Il est probable que les fibres, en stimulant les fermentations, diminuent l’apparition de métabolites azotés sans doute toxiques pour la paroi intestinale, comme l’ammoniac.
Comme dans d’autres pathologies, une production excessive de radicaux libres pourrait jouer un rôle important dans l’incidence des cancers coliques. A cet égard, des fermentations actives créent un milieu réducteur susceptible d’inhiber certains processus d’oxydation. Divers agents sont câbles d’amorcer cette production radicalaire, notamment des métaux comme le fer, alors que de nombreux composés d’origine végétale peuvent inhiber ces réactions. Ainsi, l’acide physique des céréales, considéré comme un facteur antinutritionnel vis-à-vis de la digestibilité des minéraux, joue en fait un rôle physiologique intéressant. (…)
En conclusion, nous rappellerons que les fibres sont indispensables à l’entretien de fermentations symbiotiques dans le côlon, ce qui est à mettre en relation avec leur effet sur la diminution des cancers du côlon.Cependant, elles exercent aussi d’autres effets notables, en particulier en favorisant le rôle d’excrétion exercé par le côlon (élimination du cholestérol de l’azote) ou en ralentissant la vitesse d’absorption des nutriments. Bien que les fibres possèdent des propriétés digestives et métaboliques intéressantes, il faut éviter de dissocier leurs effets de ceux, plus globaux, des végétaux qui les contiennent.