dimanche 30 janvier 2011

Retrouver un environnement alimentaire sain, non toxique

Manger moins, bouger plus, faire du sport, marcher au moins une demi-heure par jour, manger cinq fruits et légumes par jour, moins gras, moins salé, moins sucré…
Depuis des années, ces slogans envahissent les publicités, sur les écrans, à la radio, dans la presse, dans les cabinets médicaux. L’Etat, le monde médical, les nutritionnistes, les compagnies de l’industrie agro-alimentaire semblent s’être entendus pour matraquer le même message à notre attention, dans le noble but d’améliorer notre santé, comme si le consommateur s’était perdu, sur le chemin qui mène à la bonne alimentation et à la bonne santé. L’obésité, la prise de poids apparaissent aujourd’hui comme l'ennemi commun de ceux qui semblent se préoccuper de la santé des consommateurs.
Ce qui n’est somme toute qu’un conseil des plus primaires (« manger moins, bouger plus » par exemple) semble être aujourd’hui la formule magique qui permettra aux consommateurs, spectateurs des publicités pour les produits vendus par l’agro-alimentaire, de vivre en bonne santé jusqu’à 130 ans.
Le spectateur est totalement confus, indécis. Il n’y a pas une année, voire un mois, sans que de nouveaux scandales éclatent sur de nouveaux composants alimentaires délétères pour notre santé. Expertises, contre-expertises donnent des recommandations, et leur contraire.
Le message de tous ces slogans semble renvoyer, dans le fonds, au comportement individuel de chacun, à la responsabilité de consommateur. On pourrait même dire que le slogan « manger moins bouger plus » dédouane totalement les compagnies agro-alimentaires de leur responsabilité à nous refourguer les poisons produits pour et par les usines à bouffe.
Car enfin, aujourd’hui, bien au-delà des quantités de ce que nous mangeons, du sel, du sucre, du gras, c’est de la qualité des aliments qu’il convient de faire attention.
Aujourd’hui, la nourriture est une industrie. On pourrait même aller plus loin. Aujourd’hui, une grande partie de l’alimentation est soit produite en usine, soit comporte des produits invisibles non crédités produits en usine, dont de nombreux produits toxiques ou dont la dangerosité n’a jamais été vérifiée.
C’est évident pour le cas des plats tous préparés, des plats en boîtes, de la majorité des aliments vendus en surgelés (pizzas, desserts), mais qui pense aujourd’hui que les fameux 5 fruits et légumes qu’il mange chaque jour pour garder la santé, comportent de manière quasi certaine des produits toxiques comme les insecticides et autres dérivés de l’industrie chimique ?
Aujourd’hui, la vraie question est celle de la qualité des aliments.
Aujourd’hui, le vrai slogan devrait être « faites attention à ne pas manger des aliments toxiques »


Pendant des millénaires, l’homme a soit mangé les aliments qu’il cueillait, chassait, ou faisait pousser lui-même.
Avec l’apparition des villes, du commerce, de l’agriculture, certaines catégories de la population ont commencé à se nourrir des aliments que d’autres faisaient pousser, ou élevaient pour eux.
Mais ce n’est que depuis quelques décennies que ce que nous mangeons est produit en usine, ou fabriqué de manière chimique à l’échelle industrielle (aspartame, sirop de fructose-glucose), ou comporte des éléments qui tuent la vie (insectes, micro-champignons).

Certes, l’espérance de vie moyenne des hommes n’a pas cessé augmenté depuis des décennies, avec l’accès aux soins et la professionnalisation des métiers de la santé et de la recherche scientifique, l’amélioration de l’hygiène, la disparition de certaines maladies et virus. Mais dans le même temps d’autres types de maux pourrissaient totalement nos vies : cancers, diabètes, maladies cardio-vasculaires sont des maladies typiquement modernes dont l’origine est largement liée à la qualité de notre alimentation.

Nous sommes aujourd’hui en période transition.
Il est des plus importants de faire un choix. Soit nous prenons le risque de continuer à manger les produits issus des usines de l’industrie agro-alimentaire (dont le but est de faire du profit, et non pas de maintenir la santé des consommateurs), soit nous décidons de manger des produits sains, biologiques.
Nous sommes des consommateurs, mais aussi des citoyens, nous avons le pouvoir de changer la donne.

Aujourd’hui, nous sommes majoritairement citadins, coupés des lieux de production de l’alimentation. Cependant, nous avons le pouvoir de changer les modes de production des aliments. Ce que veulent les industriels, c’est notre argent.
Notre argent est un bulletin de vote.
L’argent est aujourd’hui devenu le principal vecteur de notre rapport au monde. Notre argent est le fruit de l’énergie que nous avons dépensé au travail.
Allons nous continuer à utiliser cet argent à enrichir ceux-là mêmes qui nous empoisonnent lentement pour faire de l’argent ? Ou bien allons nous décider de donner notre argent à ceux qui veulent un autre monde, respectueux de l’équilibre écologique, de la nature et par là, de notre santé ?
C’est un choix, à vous de décider du monde que vous voulez.

mardi 25 janvier 2011

Déchets toxiques de l'agriculture




Ceux qui ont vu "Les Simpsons, le film" se souviennent que le point de départ de l'intrigue est l'amour fou que porte Homer envers un cochon. Le cochon devient son animal de compagnie et Homer l'apprécie plus que sa propre famille. Cependant, pour profiter d'une promotion temporaire de Donuts gratuits, Homer décide de se débarrasser de son lisier de porc de manière expéditive : il va jeter le silo de lisier dans le lac de Springfield, déclenchant une catastrophe écologique qui provoque jusqu'à la mutation des espèces animales.
Ce qui peut apparaître comme un simple ressort d'intrigue pour la suite du film est en fait une situation qui existe vraiment aux Etats-Unis. D'ailleurs, les habitués de la série TV des Simpsons ne seront pas étonnés : de nombreux épisodes s'appuient sur les inépuisables travers et excès de la société américaine.

L'une des nombreuses informations données par Toxic, le livre de William Reymond, c'est celle de ces nombreuses villes et campagnes américaines intoxiquées et polluées par l'élevage industriel.
Chaque jour, un porc produit trois fois plus de déchets qu'un être humain et certaines "fermes" regroupent parfois jusqu'à 500 000 têtes (Reymond, p. 218-219). Il y a encore quelques décennies, les petites exploitations utilisaient ces déchets comme engrais pour les champs à proximité. Mais aujourd'hui, les quantités empêchent les éleveurs de se tourner vers cette solution.
Les sociétés d'élevage US ont néanmoins "trouvé" le moyen de se débarrasser de ces déchets. C'est ce qu'on appelle les "lagons". La solution consiste à creuser des trous dans la terre, pour le remplir ensuite. Certains font 10 000 m2, pour une profondeur de 9m (Reymond, p.220)

En 1990 en Caroline du Nord, l'ouragan Floyd a causé un désastre écologique en déversant 500 millions de litres de déjections dans les rivières alentours, détruisant la vie aquatique pour de nombreuses années.
En France, la situation est grave aussi. La Bretagne produit 56% du porc français, soit 1 321 000 tonnes (chiffres 2002, pdf). On connaît les résultats de cette production : nappes phréatiques polluées, plages envahies par les "algues vertes".
William Reymond, Toxic, Flammarion, 2007, réédition J'ai lu, 2009

mercredi 19 janvier 2011

Huiles d'olive et huiles d'olive : il faut choisir !



La plupart des huiles d'olive que nous trouvons dans nos supermarchés sont en fait produits et transformés en Espagne. Généralement, la mention d'"origine" de "production", de "provenance" communautaire, indique une seule origine : l'Espagne. Ce n'est pas étonnant. Avec 43,3% de la production mondiale, l'Espagne est également le premier exportateur mondial. La France ne produit que 4000 tonnes (en 2007) d'huile d'olive et en importe 74 585 d'Espagne. Certaines huiles d'olive qui nous sont vendus avec une étiquette italienne sont elles aussi espagnoles. L'Italie importe en effet quasiment la même quantité d'huile d'olive espagnole (495.000 tonnes - chiffres 2006) qu'elle ne produit (550.000 tonnes chiffres 2007).
Un documentaire diffusé en 2010 sur France 5, "Huiles d'olive, du luxe au trafic", a montré que l'huile d'olive faisait l'objet d'un certains nombre de trafics. Notamment, certaines huiles d'olive que l'on trouve sur les marchés avec des étiquettes "de terroir" sont en fait importées d'Espagne et seulement conditionnées en France.
Mais ce que le documentaire montrait de plus intéressant, c'était les conditions de production des huiles d'olive. Loin des productions artisanales que nous vendent les publicités, une grande partie de la production espagnole est une production industrielle. A partir d'une même huile de base, les industriels peuvent ainsi produire des huiles d'olive de couleur différentes, en fonction de la demande des clients. Le processus est industriel : l'huile d'olive est chauffée au départ à 360° pour faire disparaître la mauvaise odeur du produit de départ.
Ce documentaire nous apprend également que dans certaines exploitations intensives les oliviers sont arrachés quand ils atteignent une certaines taille, puis remplacés par de plus jeunes arbres, pour permettre aux machines de récolter mécaniquement les olives !
L'huile d'olive a des vertus nutritionnelles certaines, mais on se demande si toutes les huiles ont les mêmes  vertus. Et puis, qu'en est-il des arbres eux-mêmes, et de la terre sur laquelle les oliviers poussent ?

dimanche 9 janvier 2011

La filière bio française

Le système du gouvernement Sarkozy fonctionne par "effet d'annonce". Dans le domaine de l'environnement nous avons eu le "Grenelle de l'Environnement". Depuis, rien. Ou plutôt, une baisse des subventions et aides et incitations pour améliorer notre rapport à l'Environnement naturel.
C'est ce que pointe un article de Libération : l'aide fiscale forfaitaire pour les agriculteurs qui font passer leur exploitation à un mode d'exploitation "Bio" a été divisé par deux, soit de 4000 à 2000 euros.
L'article de Libération indique qu'en 2009, les terres cultivées sans pesticides représentaient 2,6 % de la surface agricole française.
En Italie en 2003, la surface agricole "Bio" représentait 8% de la surface totale agricole.
Aujourd'hui, la France est obligée d'importer 40% de ses produits bio.
Alors que l'agriculture biologique est un marché d'avenir, mais aussi et surtout une question de santé publique, on ne peut que se demander quel intérêt porte "notre" gouvernement à ce mode d'exploitation agricole.

Le piège de l'alimentation light



Il y a quelques années, les consommateurs ont été piégés par le marketing de l'agroalimentaire. De nombreuses études avaient révélé le caractère principal de l'alimentation industrielle, à savoir sa forte teneur en graisse. On a pensé immédiatement aux fast-foods, à la junk-food, mais aussi à plusieurs aliments moins évidents, tels que les "céréales" du petit déjeuner, censées être bonnes pour la santé des enfants, mais qui étaient fortement enrichies en sucre.
Dans l'opinion commune, alimentation industrielle, sucre et gras se rejoignaient, dans la crainte commune de la prise de poids, de l'obésité, et de l'esthétique du corps.

Les industriels de l'agro-alimentaire ont rapidement répondu à ces craintes en mettant sur les marchés des aliments "light", "sans sucre" ou "allégés".
Ce qu'ils ne nous ont pas dit, c'est que fabriquer industriellement des aliments allégés en graisse ou en sucre impliquait d'y ajouter d'autres substances industrielles, pour compenser la perte de goût des aliments traités industriellement, ou pour d'autres raisons, comme la consistance ou l'apparence des produits. Il fallait vendre ces produits "light".
On a ainsi appris récemment que certains yaourts (y compris allégés) comportaient comme ingrédient la "gélatine". Or, qu'est ce que la gélatine ? C'est le produit obtenu par le traitement industriel de la graisse de porc. Graisse de porc achetée partout en Europe, acheminée par camions, traitée en usine, et revendue aux industries agroalimentaires qui incluaient cette gélatine dans les bonbons, yaourt, etc.
L'aspartame est aujourd'hui  mis en cause comme une cause de certains problèmes de santé. L'aspartame a été découvert en 1965, quelques années avant le développement du HFCS (1967-1971), plus connu en France sous le nom de sirop de fructose-glucose. Ces deux remplaçants  du sucre ont d'abord été développés et testés aux Etats-Unis, comme remplaçants du sucre de canne, qui était auparavant massivement importé des Antilles et qui menaçait l'indépendance alimentaire américaine. L'aspartame, développé par la compagnie pharmaceutique SEARLE, a obtenu l'agrément de la Food and Drug Administration en 1981, après avoir été une fois interdit en 1974. L'autorisation a été obtenue par le néoconservateur Donald Rumsfeld, auprès du nouveau président Ronald Reagan.

Des études scientifiques, des médecins, des journalistes ont fait un lien direct entre le développement de cette nourriture de supermarché, et le développement des cancers dans la société occidentale depuis environ 40 ans. Si l'on connaissait le cancer du poumon (cigarette) ou le cancer de la plèvre (amiante), de nombreux autres cancers se sont développés. Pourquoi les habitants de certains pays d'Asie n'ont-ils pas - ou très peu de cancers-, alors que des Asiatiques vivants en Occident et adoptant le mode de vie occidental, ont-ils autant de cancer que les Européens ?
Certains ont répondu : "l'alimentation industrielle"

Les ouvrages suivants sont éclairants à plus d'un titre, je recommande leur lecture :