dimanche 2 septembre 2012

La pollution à la source de la plupart des maladies

Dominique Belpomme est professeur à l'université Paris-Descartes. Il est à l'origine de l'appel de Paris en 2004, qui déclare dans son article 1 que " Le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l'environnement", notamment la pollution chimique (art. 2). En conséquence, il est favorable à un changement de paradigme médical.
Habituellement la médecine recherche l'origine des maladies dans les gènes (donc dans l'acquis), ou dans le mode de vie (alcool, tabac). Par ailleurs la recherche médicale et la médecine ont comme principe d'identifier la maladie pour soigner le malade, mais sans forcément à rechercher les causes de la maladie, ce que le Pr Belpomme résume ainsi "La médecine a toujours été plus à l'aise pour décrire les maladies  que pour en rechercher les causes  et y trouver les remèdes." (p. 105 Avant qu'il ne soit trop tard)
Le développement des cancers et l'incapacité de la médecine à les guérir l'a poussé à formuler l'hypothèse suivante "Car, contrairement à ce qui est encore affirmé sans raison scientifique valable, le cancer n'est pas seulement une maladie liée à notre mode de vie ou au vieillissement de l'organisme, mais une maladie de l'environnement, causée par la dégradation physique, chimique ou biologique de celui-ci, que nous provoquons." (p.25, Avant qu'il ne soit trop tard)
Voici ci-dessous quelques extraits de son ouvrage "Avant qu'il ne soit trop tard", Fayard, 2007





Notre médecine moderne s'est orientée et s'oriente toujours vers la génétique -l'étude des gènes-, et croit fermement que grâce à l'étude du génome - l'ensemble des gènes - elle pourra un jour comprendre la nature des maladies et mettre au point de nouveaux traitements qui, selon elle, permettront la guérison de tous les malades ou du moins de la plupart d'entre eux. Bien évidemment, elle se trompe, car les causes de nos maladies ne sont pas dans notre corps, mais dans l'environnement, et la génétique ne pourra pas, sauf dans quelques très rares cas, parvenir à la mise au point de nouveaux traitements.
(…)
Les lésions responsables du cancer - les gènes du cancer - sont situés dans les cellules cancéreuses. Cest donc dans le génome de ces cellules qu'on cherche à comprendre la maladie, et non en dehors. c'est ce que font la plupart des chercheurs aujourd'hui. ils tentent d'inventorier les gènes du cancer et de comprendre comment ces gènes sont à l'origine de la transformation des cellules normales en cellules cancéreuses, comment, en se multipliant, ces cellules donnent naissance à une tumeur et comment celle-ci se développe dans l'organisme. L'objectif était louable il y a vingt-cinq ans, et j'y ai moi-même contribué. aujourd'hui il a atteint ses limites et conduit à une fausse piste. on connaît maintenant dans les grandes lignes la façon dont se développe et progresse un cancer. En fait, on a découvert l'extrême complexité des désordres moléculaires au niveau du génome ainsi que leur très grande disparité d'un type de cancer à l'autre, et même pour un type donné de malade à l'autre. Complexité et disparité, voilà les deux grands murs auxquels se heurtent aujourd'hui les chercheurs, rendant illusoire, sauf cas particuliers très rares, toute tentative thérapeutique basée sur la génétique. En outre, comprendre la maladie dans l'organisme n'est pas comprendre ce qui la provoque. Les causes du cancer relèvent en réalité de deux types de facteurs : les gènes de susceptibilité et l'environnement.  Or les gènes de susceptibilité sont à rechercher non pas particulièrement dans les cellules cancéreuses mais dans les cellules normales, autrement dit dans la très grande majorité des cellules de l'organisme.
(…)
L'opinion courante veut que l'atavisme ait un rôle prédominant et que nous développions la ou les maladies que nous héritons de notre ascendance. cela n'est que partiellement vrai. dans deux cas sur trois, la maladie survient de novo, car elle est principalement, sinon exclusivement, liée à l'environnement. Il apparaît donc clairement que la génétique n'explique pas tout, que les facteurs  héréditaires ne font le plus souvent que favoriser l'émergence des maladies, et que les véritables facteurs qui les provoquent  sont environnementaux.

Source : http://jdvilleminot.free.fr/garagevilleminot/pages/gpl.php

(...)
L'idée qui prévaut toujours en médecine est que les causes des maladies sont liées à notre corps. J'ai rappelé le combat de Pasteur pour convaincre la société savante de son époque qu'il n'en était pas ainsi. C'était alors l'environnement microbien qui était concerné. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Ce n'est plus seulement l'environnement naturel qui est à l'origine des maladies, mais essentiellement sa dégradation physique, chimique et biologique. aux causes naturelles se sont substituées progressivement, pendant le dernier siècle, les causes artificielles. Alors qu'à l'époque de Pasteur le problème relevait purement du domaine de la santé et de la médecine, il est aujourd'hui sociétal, puisqu'il remet en cause la validité même des activités humaines. (…)
certains de nos concitoyens, et même certains scientifiques, doutent que la pollution physicochimique puisse être à l'origine d'un grand nombre de nos maladies. la raison avancée est que, délivrés à l'organisme à petite dose, un rayonnement ou une substance chimique agiraient par un mécanisme d'action indéterminée. Autre argument : tant qu'on a pas de preuve épidémiologique
irréfutable, on ne peut rien dire et il vaut mieux attendre. Ces détracteurs commettent une double erreur, car il est aujourd'hui clairement démontré que les faibles doses peuvent induire des maladies chroniques. et une erreur de santé publique, car attendre, c'est se préparer au pire.
(…)
Il est clair qu'en matière de pollution environnementale la plupart des maladies induites ne relèvent pas de la toxicité aïgue (celle qui dépasse une dose-seuil à ne pas dépasser) mais de la toxicité chronique (qui évolue lentement, qui dure longtemps). Dans ces cas, ce n'est pas la dose qui fait le poison, mais sa répétition. le concept est relativement nouveau et ne concerne pas seulement les substances chimiques, mais aussi les rayonnements. Nos normes réglementaires sont donc certainement excellentes pour nous protéger des intoxications aïgues, mais elles sont incapables, en cas d'exposition prolongée à de faibles ou de très faibles doses, d'éviter l'apparition des maladies chroniques. En cas d'exposition chronique, c'est en effet moins la dose quotidienne qu'il faut considérer que le facteur temps; plus la durée d'exposition est grande, plus la probabilité de développer une maladie chronique, et en particulier un cancer, est élevée. cela vaut quelle que soit la dose quotidienne délivrée à l'organisme : elle peut être minime (…) Ainsi ces normes ne peuvent-elles pas nous rassurer totalement (extraits p.68-74)
Source : http://photocal.over-blog.com/categorie-10066278.html




"La biodiversité doit être envisagée sous son double aspect : celui de la diversité des espèces, et celui de la diversité des gènes au sein d'une même espèce. Tout nivellement, toute homogénéisation à ces deux niveaux ne peuvent conduire qu'à l'émergence de maladies en raison de l'adaptation darwinienne des micro-organismes par sélection naturelle. dans une population, qu'il s'agisse  de plantes, d'animaux ou d'hommes, certains individus sont spontanément susceptibles de faire une maladie  donnée et d'autres pas. cette différence reflète la diversité génétique naturelle. toute manipulation génétique, toute sélection extrême visant à amoindrir cette diversité risquent donc d'accroître le pourcentage d'individus sensibles aux maladies en raison de l'adaptation darwinienne. Il en est de même pour les écosystèmes. Une perte de biodiversité, en modifiant ou en détruisant les équilibres écologiques naturels, autrement dit en favorisant la reproduction et la croissance des hôtes-réservoirs (Désigne une espèce animale qui porte un agent pathogène qui ne nuit pas à sa santé et qui fixe le point de départ d'une infection) et/ou des vecteurs naturels des agents pathogènes, ou encore en détruisant leurs prédateurs, ne peut qu'entraîner l'émergence de maladies nouvelles et la persistance ou la réémergence de maladies anciennes sous la forme de pandémies.
il s'agit ici des écosystèmes naturels, mais tout autant des agroécosystèmes. Pour ces derniers, on peut même concevoir que la sélection effectuée artificiellement par l'homme depuis le néolithique, qui a consisté à homogénéisé génétiquement les populations d'animaux par la création de nouvelles espèces domestiques à partir d'espèces sauvages, n'a fait en réalité que favoriser l'adaptation à ces animaux des agents pathogènes pour l'homme. Or que faisons-nous aujourd'hui ? Non seulement nous détruisons l'ensemble des écosystèmes naturels par la déforestation, la construction de villes, d'autoroutes et de barrages, le comblement des mares et l'assèchement des zones humides, la pratique de cultures et d'élevages intensifs, la stérilisation des sols, la destruction de la flore et de la faune sauvages du fait de l'utilisation outrancière de pesticides, la pollution hydrique et atmosphérique par de multiples substances chimiques et le réchauffement climatique lié à l'effet de serre, mais encore nous cherchons à modifier par transgentèse les espèces que nous avons sélectionnées en rompant les barrières génétiques qui les protègent (…)
Source : http://blog.veosearch.com/veosearch/public/principales_menaces_sur_la_biodiversit_.jpg
(Extraits p.54-56)

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