vendredi 21 décembre 2012

Soigner la grippe et le rhume par les aliments

A l'heure de l'alimentation industrielle triomphante, de l'augmentation du nombre de cancers, de l'accroissement de la pollution, il est devenu indispensable pour chacun de savoir se soigner soi-même à partir de remèdes naturels, notamment pour prévenir l'apparition des maux. Les aliments naturels ont la plupart des vertus thérapeutiques, qu'il est important de connaître.
Voici un extrait de l'ouvrage Guide des alicaments de Selene Yeager, qui dans sa première partie liste certains aliments et leurs propriétés ; puis dans une seconde partie liste une série de maux et propose pour chacun d'eux des aliments qui pourront aider à contrecarrer leurs effets.



Combattre la maladie par l'alimentation
Le Rhume et la grippe
L'infection maîtrisée par l'alimentation

"Il suffit qu'une poignée de virus réussissent à pénétrer dans l'organisme pour déclencher le rhume ou la grippe. aussitôt entrés, ils mettent à l'oeuvre pour générer davantage de virus. Pour peu que notre système immunitaire n'y fasse pas obstacle dès le début, ils se multiplient jusqu'à atteindre des chiffres vertigineux. C'est alors que nous commençons à nous sentir malade. Pour stopper ce type d'invasion, une bonne stratégie est d'absorber davantage de fruits et légumes. Ces aliments contiennent toutes sortes de substances capables de fortifier le système immunitaire, ce qui le rend plus apte à détruire les virus avant qu'ils n'aient le temps de nous rendre malade.
Les recherches ont par exemple montré que de nombreux fruits et légumes contiennent du glutathion. cette substance complexe stimule le système immunitaire, l'amenant à générer de grandes quantités de macrophages (cellules spécialisées dont le rôle est de capter les virus en les marquant pour la destruction) l'avocat, la pastèque, les asperges, les courges d'hiver et le pamplemousse sont d'autant de bonnes sources de glutathion. Parmi divers autres aliments qui en contiennent, on peut également mentionner les suivants : combo, orange, tomate, pomme de terre, chou-fleur, brocoli, melon, fraise et pêche.

La vitamine C
La vitamine C abaisse les taux d'histamine, un agent chimique défensif généré par le système immunitaire et qui est à l'origine du nez bouché et de divers autres symptômes dus aux refroidissements? D'autre part, il semblerait que la vitamine C fortifie les globules blancs, qui jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l'infection.
Des chercheurs ont conclu que l'absorption de 1000 milligrammes de vitamine C par jour pouvait atténuer les symptômes du rhume et raccourcir de 23% la durée du refroidissement.
Une stratégie plus efficace est de boire beaucoup de jus. Le jus d'orange (un verre de 180 millilitres contient 61 milligrammes de vitamine C) vient probablement en tête de liste

Des chercheurs ont recensé dans l'ail des dizaines de substances complexes chimiquement actives. ils ont prouvé que deux d'entre elles, l'hallucine et l'Aline, tuaient certains microbes par contact. de plus, l'ail semble stimuler le système immunitaire qui génère alors des cellules à activité naturelle tueuse, lesquelles détruisent encore plus d'envahisseurs.
Pour que l'ail offre une protection efficace, il faut en manger beaucoup, jusqu'à une tête entière par jour si l'on veut combattre le rhume et la grippe. si vous n'avez pas l'habitude de manger beaucoup d'ail (…) rien ne vous empêche de faire cuire les gousses au four ou au micro ondes jusqu'à ce que la chair soit tendre, ce qui en adoucira le goût.


Thé, bouillon de poulet, piment

Le thé content de la théophylline. cette substance complexe contribue à soulager la congestion. il est aussi riche en quercétique qui pourrait contribuer à inhiber la réplication virale.
Thé vert

Le bouillon de poulet est un autre remède traditionnel dont l'efficacité est aujourd'hui prouvée. En réalité, l'un des meilleurs moyens de soulager le nez bouché et divers autres symptômes du rhume et de la grippe est de boire un bol de ce fameux bouillon. Au cours d'études en laboratoire, des chercheurs ont découvert que ce remède empêchait les globules blancs de provoquer inflammation et congestion dans les voies respiratoires. Mais il est important de boire un bouillon fait maison. (…) le potage de poulet en boîte n'est pas aussi efficace, pas plus d'ailleurs que le bouillon de piolet en cube

Si vous avez un gros rhume qui vous empêche de respirer, (…) croquez dans un piment. Comme le piment rouge en poudre, les divers variétés de piment contiennent de la capsaïne. Sa composition chimique rappelle celle du principe actif d'un médicament pharmaceutique contre les refroidissements. elle aide à mieux respirer. il n'est pas indispensable d'avoir sous la main du piment frais pour obtenir un soulagement. Il peut être tout aussi efficace de mélanger dans un verre d'eau le quart d'une cuillerée à café de piment rouge moulu, et de boire ce mélange incendiaire. Ne craignez rien. cela réchauffe mais sans irriter."
Selene Yeager, Guide des alicaments, Marabout, 1998.
Extraits p. 536-538

Les alicaments : les épices

A l'heure de l'alimentation industrielle triomphante, de l'augmentation du nombre de cancers, de l'accroissement de la pollution, il est devenu indispensable pour chacun de savoir se soigner soi-même à partir de remèdes naturels, notamment pour prévenir l'apparition des maux. Les aliments naturels ont la plupart des vertus thérapeutiques, qu'il est important de connaître.
Voici un extrait de l'ouvrage Guide des alicaments de Selene Yeager, qui dans sa première partie liste certains aliments et leurs propriétés ; puis dans une seconde partie liste une série de maux et propose pour chacun d'eux des aliments qui pourront aider à contrecarrer leurs effets.




Les épices
"Contrairement aux plantes aromatiques, qui proviennent des feuilles de la plante, les épices sont obtenues à partir de bourgeons, d'écorces, de fruits, de racines ou de graines. Le processus de séchage ne semble pas diminuer leur pouvoir de guérison.

Les épices contiennent une grande abondance de substances complexes appelées phytonutriments, ou substances phytochimiques. Un grand nombre de ces substances pourraient contribuer à empêcher les cellules normales et saines de devenir cancéreuses. les modes d'action de ces complexes photochimiques sont d'ailleurs aussi variés que les épices elles-mêmes.
De nombreuses épices, par exemple, sont une source d'antioxydants ; ces substances inhibent les effets des radicaux libres dans le corps? rappelons au passage que les radicaux libres sont des molécules d'oxygène nocives qui s'attaquent aux cellules saines pour s'emparer d'un de leurs électrons, laissant un trou dans la cellule. ces dégâts peuvent entraîner des lésions génétiques et entraîner un cancer.
Le curcuma est une excellente source d'antioxydant, notamment une substance complexe appelée curcumine. dans diverses études portant sur des animaux de laboratoire, les chercheurs ont démontré que la curcumine faisait baisser de 58% le risque de cancer du côlon chez les cobayes. D'autres recherches suggèrent que cette substance pourrait également être efficace contre le cancer de la peau.

Mélange "indien": curcuma, coriandre, cumin, fenugrec...
Mieux encore, certaines épices peuvent contribuer à neutraliser les substances nocives dans l'organisme, en détruisant leur potentiel cancérigène. il est ainsi démontré que la noix de muscade, le gingembre, le cumin, le poivre noir et la coriandre contribuent à inhiber les effets de l'aflatoxine, une moisissure à l'origine du cancer du foie.
Enfin, certaines épices semblent bel et bien capables de tuer les cellules cancéreuses. dans le cadre d'études en laboratoire, des substances complexes en provenance du safran ont été déposées sur des cellules cancéreuses prélevées chez l'être humain, notamment celles qui provoquent la leucémie. Non seulement la croissance des cellules cancéreuses s'est interrompue, mais les substances complexes ne semblaient avoir aucun effet sur d'autres cellules normales ou saines.

Divers travaux suggèrent que l'absorption régulière d'épices peut favoriser l'ouverture des artères. (une bonne part (des maladies cardiovasculaires) incombe au cholestérol, la substance grasse qui peut se déposer sur les paons de nos artères, et ralentir ainsi l'apport de sang jusqu'au coeur)
Une fois de plus, cela s'explique par l'action des antioxydants. Certaines de ces mêmes substances complexes présentes dans les épices, qui empêchent les radicaux libres d'endommager les cellules saines, leur interdisent également de transporter le cholestérol. Ceci est important, car celui-ci se dépose alors beaucoup plus facilement sur les parois des artères.
les clous de girofle, par exemple, contiennent une substance complexe appelée eugénol, qui est un puissant antioxydant. la curcumine (dans le curcuma) peut également protéger les artères. Signalons au passage que le curcuma pourrait offrir une double protection. il fait obstacle aux radicaux libres, mais il abaisse aussi les taux de triglycérides (des substances grasses dangereuses dans le sang qui, lorsqu'elles sont présentes en trop grande quantité, semblent augmenter le risque de maladies cardiovasculaires). Les épices abaissent également le taux de cholestérol en piégeant dans l'intestin certaines substances qui en sont chargées. Le fenugrec, notamment, contient des substances complexes, appelées saponines, qui se lient au cholestérol, entraînant l'excrétion de ce dernier hors de l'organisme. dans le cadre d'une étude, des chercheurs ont par exemple constaté une baisse d'au moins 18% du taux de cholestérol chez des animaux de laboratoire auxquels ils avait administré du fenugrec"

Selene Yeager, Guide des alicaments, Marabout, 1998
Extraits p. 171-174

jeudi 1 novembre 2012

Une agriculture prisonnière des pesticides, et des intérêts économiques

Dans de précédents posts, ici et par exemple, j'avais évoqué une particularité de l'agriculture française : sa grande consommation de produits chimiques et par là, la faiblesse de son agriculture bio, et la nécessité d'importer des produits bios d'autres pays, pour répondre à la demande nationale.
Un article du Monde des 28-29 octobre s'est penché sur les raisons de cette addiction. Rappelant que le plan Ecophyto, lancé suite au Grenelle de l'environnement de 2008, avait pour objectif de réduire de moitié l'usage des pesticides en 2018, l'article constate que les ventes de pesticides ont continué de grimper de 2,6% par an entre 2008 et 2011. Seule la réglementation européenne a réussi à faire baisser la consommation de certains produits, du fait de l'interdiction de 53 produits parmi les plus dangereux.
Les habitudes et l'éducation des agriculteurs seraient-elles seules en cause dans la faiblesse des résultats obtenus ?
L'article du Monde rappelle que les agriculteurs sont loin d'être indépendants dans leurs choix.
Ils dépendent notamment de leur coopérative pour écouler leurs productions :
"La coopérative impose ses propres critères, exige des rendements, tout en fournissant les conseils et parfois les pesticides qui permettent d'y parvenir. Elles rédigent des cahiers des charges très précis pour répondre aux exigences de la grande distribution, voire de l'usine agroalimentaire dans laquelle elle a elle-même souvent des intérêts. le terme de "coopérative" désigne en effet des groupements de dimension internationale aux intérêts diversifiés. Le chiffre d'affaire de In Vivo, par exemple, spécialisée dans les céréales, dépasse 6 milliards d'euros."
Cette situation a été mise en avant dans un rapport parlementaire conduit par Nicole Bonnefoy (sénatrice). Le rapport souligne également les conflits d'intérêts parmi les groupes d'experts qui conseillent les pouvoirs publics. Les chambres d'agricultures comptent à leurs têtes de nombreux dirigeants de grandes coopératives alors que ce sont elles qui impulsent ou non les changements. Le plan Ecophyto repose sur elles.

Alors que médecins et scientifiques ont depuis longtemps averti les politiques sur les dangers de la pollution environnementale, c'est le pouvoir économique  qui décide in fine de nos choix globaux de société.
Un article de Libération du 30 octobre constatait d'ailleurs l'influence du patronat sur les décisions du gouvernement. L'article rapporte ainsi les propos de la députée Karine Berger "C'est un gouvernement social-démocrate par excellence, et ses membres sont tous des amis des entreprises."
Bien que nos choix de consommateurs peuvent infléchir les choix économiques, l'opposition à  certaines décisions nécessite une opposition active.
Le numéro du 31 octobre de Libération revenait ainsi sur le projet de l'aéroport Notre-Dame des Landes, soutenu depuis toujours par tous les élus locaux de droite comme de gauche "C'est un outil de développement régional, et les 600 hectares libérés qui seraient libérés au sud de Nantes permettraient l'expansion de l'agglomération"
Les "anti" constatent pourtant que la modernisation de l'actuel aéroport suffirait aux besoins de la ville "L'aéroport de Genève lui aussi n'a qu'une seule voie pour un trafic bien supérieur" rapporte une manifestante. Finalement, nous constatons que nos sommes prisonniers d'un modèle de société basé sur la croissance économique à tous prix, défendu par de puissants intérêts, et par un choix de société.
D'autres modèles existent pourtant, dont il serait urgent de s'inspirer.



Serge Latouche - La Décroissance par planetendanger

dimanche 21 octobre 2012

La santé dans les aliments

La plupart des scientifiques, diététiciens, épidémiologistes ont constaté que l'alimentation occidentale était trop riche en viandes, en graisses, en sucres, sans compter les substances toxiques dues à la pollution chimique de l'agriculture.
Pourtant l'agriculture occidentale produit en abondance fruits, légumes et autres plantes et substances bénéfiques pour la santé individuelle. De nombreuses personnes manquent donc des vitamines, oligo-éléments et substances bioactives nécessaires à un bon état de santé corporel et psychique.
Les principes actifs des plantes sont connues depuis longtemps dans toutes les médecines des civilisations humaines. En France, la faculté de médecine de Paris, dès 1576, décidait de la publication d'une "Pharmacopée" ou "Codex medicamentarius", finalement publié en latin en 1638. Réactualisé régulièrement, la version "française" date de 1819.
Cependant ce n'est que depuis quelques décennies que les chercheurs découvrent ou redécouvrent les bienfaits de certaines substances.
Voici, en quatre tableaux, les liens entre alimentation et santé, du point de vue des substances bioactives.


Les principales substances végétales protectrices : où les trouver dans les fruits et légumes, leurs effets.



Tableau de présentation des effets bénéfiques des substances bioactives présentes dans les fruits, légumes, céréales, légumineuses et plantes








Les substances bioactives dans la lutte contre le cancer


 Les aliments favorisant les cancers




L'ensemble de ces tableaux sont extraits de l'ouvrage suivant :

dimanche 23 septembre 2012

L'agronomie (INRA) pour une agriculture bio performante



La France en est le quatrième consommateur mondiale (2008) de pesticides, herbicides, fongicides et autres produits phytosanitaires derrière les USA, le Japon, le Brésil.
Consommation d'herbicides, pesticides et fongicides en Europe. Source : http://www.uipp.org/Services-pro/Chiffres-cles/Reperes-monde-et-Europe



Les pays industriels producteurs de riz (Japon, Corée) sont les plus gros consommateurs de substances actives à l'hectare (plus de 10 kg), loin devant l'Europe et les USA. En Europe, ce sont les Pays-Bas, l'Italie et le Royaume Uni qui consomme le plus de Substances actives à l'hectare (7 à 9 kg/ha), devant la France (4,4), l'Espagne et l'Allemagne (2,3-2,4).
Consommation de pesticides dans le monde. Source : http://draaf.midi-pyrenees.agriculture.gouv.fr/Analyse-du-service-de-la


Pourtant, des initiatives scientifiques existent qui prouvent qu'il est possible d'obtenir de hauts rendements à l'hectare, sans herbicides. C'est l'objet d'un article publié vendredi 21 septembre dans Libération.Cette "expérience agronomique s'est déroulée en Côte d'Or pendant dix ans sur une parcelle de 20 hectares.

"Le trio blé, orge, colza bourguignon a été délaissé au profit de rotations complexes, étalées sur plusieurs années (...). Objectifs : varier les compétitions entre plantes cultivées et mauvaises herbes. Retarder les dates de semis pour détruire les mauvaises herbes dès qu’elles sortent de terre, et semer ensuite. Ou les étouffer par un semis deux fois plus dense que d’habitude. Introduire «des cultures de légumineuses», dont la luzerne, capables d’utiliser directement l’azote de l’air et donc d’éviter l’usage d’engrais en ravitaillant le sol en matière organique"

Lire l'article en entier

dimanche 2 septembre 2012

La pollution à la source de la plupart des maladies

Dominique Belpomme est professeur à l'université Paris-Descartes. Il est à l'origine de l'appel de Paris en 2004, qui déclare dans son article 1 que " Le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l'environnement", notamment la pollution chimique (art. 2). En conséquence, il est favorable à un changement de paradigme médical.
Habituellement la médecine recherche l'origine des maladies dans les gènes (donc dans l'acquis), ou dans le mode de vie (alcool, tabac). Par ailleurs la recherche médicale et la médecine ont comme principe d'identifier la maladie pour soigner le malade, mais sans forcément à rechercher les causes de la maladie, ce que le Pr Belpomme résume ainsi "La médecine a toujours été plus à l'aise pour décrire les maladies  que pour en rechercher les causes  et y trouver les remèdes." (p. 105 Avant qu'il ne soit trop tard)
Le développement des cancers et l'incapacité de la médecine à les guérir l'a poussé à formuler l'hypothèse suivante "Car, contrairement à ce qui est encore affirmé sans raison scientifique valable, le cancer n'est pas seulement une maladie liée à notre mode de vie ou au vieillissement de l'organisme, mais une maladie de l'environnement, causée par la dégradation physique, chimique ou biologique de celui-ci, que nous provoquons." (p.25, Avant qu'il ne soit trop tard)
Voici ci-dessous quelques extraits de son ouvrage "Avant qu'il ne soit trop tard", Fayard, 2007





Notre médecine moderne s'est orientée et s'oriente toujours vers la génétique -l'étude des gènes-, et croit fermement que grâce à l'étude du génome - l'ensemble des gènes - elle pourra un jour comprendre la nature des maladies et mettre au point de nouveaux traitements qui, selon elle, permettront la guérison de tous les malades ou du moins de la plupart d'entre eux. Bien évidemment, elle se trompe, car les causes de nos maladies ne sont pas dans notre corps, mais dans l'environnement, et la génétique ne pourra pas, sauf dans quelques très rares cas, parvenir à la mise au point de nouveaux traitements.
(…)
Les lésions responsables du cancer - les gènes du cancer - sont situés dans les cellules cancéreuses. Cest donc dans le génome de ces cellules qu'on cherche à comprendre la maladie, et non en dehors. c'est ce que font la plupart des chercheurs aujourd'hui. ils tentent d'inventorier les gènes du cancer et de comprendre comment ces gènes sont à l'origine de la transformation des cellules normales en cellules cancéreuses, comment, en se multipliant, ces cellules donnent naissance à une tumeur et comment celle-ci se développe dans l'organisme. L'objectif était louable il y a vingt-cinq ans, et j'y ai moi-même contribué. aujourd'hui il a atteint ses limites et conduit à une fausse piste. on connaît maintenant dans les grandes lignes la façon dont se développe et progresse un cancer. En fait, on a découvert l'extrême complexité des désordres moléculaires au niveau du génome ainsi que leur très grande disparité d'un type de cancer à l'autre, et même pour un type donné de malade à l'autre. Complexité et disparité, voilà les deux grands murs auxquels se heurtent aujourd'hui les chercheurs, rendant illusoire, sauf cas particuliers très rares, toute tentative thérapeutique basée sur la génétique. En outre, comprendre la maladie dans l'organisme n'est pas comprendre ce qui la provoque. Les causes du cancer relèvent en réalité de deux types de facteurs : les gènes de susceptibilité et l'environnement.  Or les gènes de susceptibilité sont à rechercher non pas particulièrement dans les cellules cancéreuses mais dans les cellules normales, autrement dit dans la très grande majorité des cellules de l'organisme.
(…)
L'opinion courante veut que l'atavisme ait un rôle prédominant et que nous développions la ou les maladies que nous héritons de notre ascendance. cela n'est que partiellement vrai. dans deux cas sur trois, la maladie survient de novo, car elle est principalement, sinon exclusivement, liée à l'environnement. Il apparaît donc clairement que la génétique n'explique pas tout, que les facteurs  héréditaires ne font le plus souvent que favoriser l'émergence des maladies, et que les véritables facteurs qui les provoquent  sont environnementaux.

Source : http://jdvilleminot.free.fr/garagevilleminot/pages/gpl.php

(...)
L'idée qui prévaut toujours en médecine est que les causes des maladies sont liées à notre corps. J'ai rappelé le combat de Pasteur pour convaincre la société savante de son époque qu'il n'en était pas ainsi. C'était alors l'environnement microbien qui était concerné. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Ce n'est plus seulement l'environnement naturel qui est à l'origine des maladies, mais essentiellement sa dégradation physique, chimique et biologique. aux causes naturelles se sont substituées progressivement, pendant le dernier siècle, les causes artificielles. Alors qu'à l'époque de Pasteur le problème relevait purement du domaine de la santé et de la médecine, il est aujourd'hui sociétal, puisqu'il remet en cause la validité même des activités humaines. (…)
certains de nos concitoyens, et même certains scientifiques, doutent que la pollution physicochimique puisse être à l'origine d'un grand nombre de nos maladies. la raison avancée est que, délivrés à l'organisme à petite dose, un rayonnement ou une substance chimique agiraient par un mécanisme d'action indéterminée. Autre argument : tant qu'on a pas de preuve épidémiologique
irréfutable, on ne peut rien dire et il vaut mieux attendre. Ces détracteurs commettent une double erreur, car il est aujourd'hui clairement démontré que les faibles doses peuvent induire des maladies chroniques. et une erreur de santé publique, car attendre, c'est se préparer au pire.
(…)
Il est clair qu'en matière de pollution environnementale la plupart des maladies induites ne relèvent pas de la toxicité aïgue (celle qui dépasse une dose-seuil à ne pas dépasser) mais de la toxicité chronique (qui évolue lentement, qui dure longtemps). Dans ces cas, ce n'est pas la dose qui fait le poison, mais sa répétition. le concept est relativement nouveau et ne concerne pas seulement les substances chimiques, mais aussi les rayonnements. Nos normes réglementaires sont donc certainement excellentes pour nous protéger des intoxications aïgues, mais elles sont incapables, en cas d'exposition prolongée à de faibles ou de très faibles doses, d'éviter l'apparition des maladies chroniques. En cas d'exposition chronique, c'est en effet moins la dose quotidienne qu'il faut considérer que le facteur temps; plus la durée d'exposition est grande, plus la probabilité de développer une maladie chronique, et en particulier un cancer, est élevée. cela vaut quelle que soit la dose quotidienne délivrée à l'organisme : elle peut être minime (…) Ainsi ces normes ne peuvent-elles pas nous rassurer totalement (extraits p.68-74)
Source : http://photocal.over-blog.com/categorie-10066278.html




"La biodiversité doit être envisagée sous son double aspect : celui de la diversité des espèces, et celui de la diversité des gènes au sein d'une même espèce. Tout nivellement, toute homogénéisation à ces deux niveaux ne peuvent conduire qu'à l'émergence de maladies en raison de l'adaptation darwinienne des micro-organismes par sélection naturelle. dans une population, qu'il s'agisse  de plantes, d'animaux ou d'hommes, certains individus sont spontanément susceptibles de faire une maladie  donnée et d'autres pas. cette différence reflète la diversité génétique naturelle. toute manipulation génétique, toute sélection extrême visant à amoindrir cette diversité risquent donc d'accroître le pourcentage d'individus sensibles aux maladies en raison de l'adaptation darwinienne. Il en est de même pour les écosystèmes. Une perte de biodiversité, en modifiant ou en détruisant les équilibres écologiques naturels, autrement dit en favorisant la reproduction et la croissance des hôtes-réservoirs (Désigne une espèce animale qui porte un agent pathogène qui ne nuit pas à sa santé et qui fixe le point de départ d'une infection) et/ou des vecteurs naturels des agents pathogènes, ou encore en détruisant leurs prédateurs, ne peut qu'entraîner l'émergence de maladies nouvelles et la persistance ou la réémergence de maladies anciennes sous la forme de pandémies.
il s'agit ici des écosystèmes naturels, mais tout autant des agroécosystèmes. Pour ces derniers, on peut même concevoir que la sélection effectuée artificiellement par l'homme depuis le néolithique, qui a consisté à homogénéisé génétiquement les populations d'animaux par la création de nouvelles espèces domestiques à partir d'espèces sauvages, n'a fait en réalité que favoriser l'adaptation à ces animaux des agents pathogènes pour l'homme. Or que faisons-nous aujourd'hui ? Non seulement nous détruisons l'ensemble des écosystèmes naturels par la déforestation, la construction de villes, d'autoroutes et de barrages, le comblement des mares et l'assèchement des zones humides, la pratique de cultures et d'élevages intensifs, la stérilisation des sols, la destruction de la flore et de la faune sauvages du fait de l'utilisation outrancière de pesticides, la pollution hydrique et atmosphérique par de multiples substances chimiques et le réchauffement climatique lié à l'effet de serre, mais encore nous cherchons à modifier par transgentèse les espèces que nous avons sélectionnées en rompant les barrières génétiques qui les protègent (…)
Source : http://blog.veosearch.com/veosearch/public/principales_menaces_sur_la_biodiversit_.jpg
(Extraits p.54-56)

samedi 28 juillet 2012

L'abattoir dans ton ordinateur : un clic, un coup de pistolet d'abattage

Ceux qui prennent le métro parisien et le RER n'auront pas manqué de voir depuis quelques semaines de grandes affiches ventant l'achat de viande sur internet.
Campagne choc, avec la photo d'une côte de boeuf occupant la quasi totalité de l'affiche format métro, pour une publicité qui incite à un changement assez radical des habitudes de consommation, après le développement massif de la vente de viande en barquette plastique et en surgelé de supermarché. Le nombre de boucheries à diminuer en moyenne  de 3,4 % chaque année entre 1993 et 2007. Encore un coup porté au petit commerce, ou plutôt une concurrence apportée aux super et hypermarchés ?
Quoiqu'il en soit, cette campagne a fait réagir.
Vu dans le RER parisien :
La viande sur internet : l'abattoir à portée de clic ?

Avec en commentaires inscrits au marqueur :
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Devenez Vegan
Pour vous
Pour l'humanité
Pour les animaux

Réchauffement climatique
Méthane
Maladies cardiovasculaires
Cholesterol
Toxines
Souffrance
Déforestation
Soja OGM
Pollution Sol/Air/Eau
Famines

Algues vertes

Exprimée ici en slogans graffités, cette tendance "vegan" repose sur un certain nombre de constats partagés par de nombreux scientifiques et nutritionnistes. Voir les deux billets que j'avais postés sur le sujet : Ici et là.

samedi 7 juillet 2012

Fruits exotiques / Pommes : pesticides et exploitation économique



Dans son numéro n°502 du mois d'avril 2012, le mensuel Que Choisir a enquêté sur la toxicité de certains fruits exotiques vendus en France, au regard de leurs teneurs en résidus de produits phytosanitaires (notamment pesticides) et métaux lourds. La réglementation européenne fixe en effet des Limites Maximales de Résidus pour les molécules de pesticides et Que Choisir a souhaité vérifier si cette réglementation était respectée.
L'article précise toutefois que la toxicité des molécules de pesticides est évaluée molécule par molécule et qu'une inconnue demeure, à savoir l'effet de la combinaison des différentes molécules entre elles sur le corps humain.
Un des problèmes pointés par l'enquête tient à la nature même du mode de production des fruits exotiques. Sur les 8 variétés de fruits testées (bananes, ananas, litchis, mangues, gingembre, piment, combos, aubergines blanches), deux (Bananes, ananas) font particulièrement l'objet d'un mode de production intensif nécessitant l'apport de grandes quantités de produits chimiques.
La culture de la banane repose ainsi sur une seule variété, la Banane Cavendish, devenue moins résistante aux maladies. "L'usage immodéré de produits phytosanitaires ne suffit plus à venir à bout des insectes et des parasites qui ravagent périodiquement les plantations" indiquent les auteurs de l'article.

Sur les 8 échantillons de fruits testés, trois contenaient des doses de pesticides supérieures à la réglementation européenne : l'ananas, les piments et les combos. Pour les autres fruits,  presque tous contiennent des traces de pesticides, mais à des doses inférieures aux normes ; la banane, les mangues, les litchis et  l'aubergine blanche contiennent tout de même pour chacun d'eux 4 ou 5 types de pesticides sur les différents échantillons testés.

Les tests ont également portés sur des produits portant l'étiquette "BIO" : tous ont passés l'examen avec succès et ne comportent aucunes traces de produits pesticides.

Enfin, l'enquête rappelle que :
1. 37,74% des fruits et légumes issus de l'agriculture intensive européenne contiennent des résidus de produits phytosanitaires. Plus de 25% contiennent des combinaisons de substances et 31% dépassent les seuils de tolérance réglementaire. Le "pire" est le raisin, avec 75% des échantillons contaminés. En Europe, même constat que pour les fruits exotiques concernant le BIO : les produits contaminés sont extrêmement rares (moins de 2% des produits).

2. Pour l'ananas et la banane, l'enquête rappelle que ce sont des productions hyper-concurrentielles, mondialisées aux mains de quelques sociétés agroalimentaires multinationales. La production y est synonyme d'exploitation de la main d'oeuvre locale qui ne touche que 4% du prix de vente au consommateur.


L'article suivant de ce numéro d'avril 2012 nous réserve une autre surprise. Il porte sur le prix des pommes en France et sur le rapport entre le prix de vente de l'agriculteur et le prix de vente au consommateur.
Selon l'ANPP (Association Nationale Pommes Poires), l'Observatoire de la formation des prix et des marges et l'INSEE :
- le prix moyen à la production du Kilo de pommes en France est de 0,38 euros (ce prix payé au producteur est le minimum pour assurer la survie de l'exploitation)
- le prix expédition (fruit trié, lavé et conditionné, hors transport) est de 0,72 euros
- Enfin, le prix moyen au détail est 2,31 euros

Au total, l'agriculteur ne touche que 16,45% du prix de vente au consommateur !
Que Choisir rappelle que selon une enquête du magazine Capital, la marge nette de la grande distribution est elle, de 28% pour un kilo de pomme à 1,99 euros.

Ces chiffres relancent à nouveau le débat sur la puissance des fameux "intermédiaires" de l'agro-alimentaire, débat qui prend racine sur ce constat d'injustice : comment se fait-il que le distributeur gagne plus et fasse son profit "sur le dos" du producteur du produit primaire (l'agriculteur) ? Vaste sujet qui fera peut-être l'objet prochainement d'un "post" dans ce blog.

En tous cas, Que Choisir rappelle que le "Coefficient multiplicateur" a existé de 1945 à 1986 (date de l'élection d'une majorité à droite à l'Assemblée nationale et suite à la pression de la grande distribution). Le principe du coefficient multiplicateur est simple : calculer le prix de vente maximal au détail en multipliant le prix agricole par un coefficient défini avec les professionnels)

Pour conclure, et pour finir sur ce parallèle entre les fruits exotiques et ce produit local qu'est la pomme, rappelons que la pomme est aussi l'un des fruits les plus "pollués", avec 27 traitements de pesticides en moyenne, dans 80% des cas.


mardi 1 mai 2012

Apports en vitamines : fruits, légumes et quelques céréales

Teneurs en vitamines (notamment C) de quelques fruits, légumes et céréales. l'occasion de redécouvrir quelques produits oubliés, comme les germes de blé, riches en vitamines E, B1, B2, B5, B6 ; le cassis, très riche en vitamines C, le pois, riche en vitamine A; et bien entendu la carotte, riche en vitamines A et E.

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Les vitamines sont actives à faibles doses.
A dose raisonnable, la vitamine C est essentielle à l’organisme. Une carence en vitamine C implique des risques de scrorbut, maladie caractérisée par divers troubles : fièvre, gastro-entérite, anémie…

Les minéraux
Il s’agit de substances de soutien, tout comme les vitamines.
L’absorption régulière de calcium, efficace uniquement accompagnée de vitamine D, prévient les risques d’ostéoropose.
Le magnésium est présent notamment des les légumes, les fruits secs et les fruits oléagineux. Un déficit en magnésium peut entrainer de la fatigue physique et intellectuelle et causer des crampes.
Le phosphore, constituant la trame minérale de l’os, est contenu dans la plupart des aliments et surtout dans les fruits secs.
Enfin le chlore, le sodium et le potassium jouent un rôle dans l’équilibre osmotique ; ils abondent dans les fruits


Un apport non négligeable : les fibres
Les fibres sont indispensables à l’organisme dont elles facilitent le transit intestinal. Parmi les cinq catégories de fibres existant, il faut citer les pectines qui sont contenues dans de nombreux végétaux et forment une partie des parois des cellules végétales. On les trouve dans les fruits à pépins comme les pommes, les figues, les raisins, les kiwis et dans les baies telles que les groseilles, les fraises, les framboises, les mûres. Elles forment un gel, à la forte capacité d’absorption d’eau, qui se dépose sur la paroi intestinale et ralentit le passage des lipides ou des glucides.


D’après I. Doria, Alimentation végétarienne diététique et bienfaits des fruits, ed. De Vecchi, 1997

dimanche 1 avril 2012

Les effets de l'alimentation moderne industrielle : du nomade au sédentaire

L'industrialisation et l'urbanisation qui commencent à toucher les peuples anciennement nomades, apportent dans leur sillage des changements du régime alimentaire et de l'état nutritionnel de la population. Le passage à un mode de vie sédentaire influence la disponibilité et la distribution des aliments, et notamment l'état nutritionnel des enfants. Les Punan périurbains sédentarisés et les pygmées Kola et Baka sédentaires, par exemple, tendent à ingérer un excès d'aliments à forte densité énergétique qui sont riches en matières grasses et sucres libres, mais pauvres en glucides. Les liens sont bien connus entre un tel régime alimentaire et les risques de maladie dégénératives chroniques de l'âge adulte moyen et avancé, notamment les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer. D'autres troubles nutritionnels comme l'anémie, l'obésité, l'hypertension, les taux élevés de cholestérol et le diabète apparaissent aussi chez ces anciens chasseurs-cueilleurs. Chez les peuples du Grand Nord habitués à un régime carné et gras, c'est au contraire l'enrichissement du régime en hydrates de carbone dans un contexte d'intolérance au glucose qui est source de malnutrition.
Diabète en Australie en 2004-2005 : occurrence différentielle par classe d'âge entre Aborigènes et non Aborigènes (Thomson, 2008)




Le régime originel était pauvre en hydrates de carbone et très riche en graisses poly-insaturées (contenues en masse dans la viande de caribou et mammifères marins). Les protéines, également consommées en quantité, fournissaient les acides aminés nécessaires à la synthèse du glucose. Le régime moderne est beaucoup moins riche en lipide et la viande commercialisée est plus riche en graisses saturées ou mono-insaturées qui sont sources de taux de cholestérol élevés. Le régime s'est enrichi en glucides qui sont convertis et stockés sous forme de graisses (acides gras saturés) dans les tissus adipeux. Ce stockage massif est source d'obésité et d'accidents cardiovasculaires.

Evolution de la proportion relative - en pourcentages cumulés - de carburants métaboliques dans le régime alimentaire des Inuit du Groenland (Draper, 1977)

Pourcentage d'Inuit Yu'pik en surpoids (Murphy et al., 1992)

Edmond Dounias, "Habitats, alimentation et santé humaine : du nomade au sédentaire", in : Ecologie de la santé et biodiversité, sous la direction de Michel Gauthier-Clerc et Frédéric Thomas, De Boeck, Bruxelles, 2010, p.125-140

samedi 10 mars 2012

Le point sur les minéraux et oligoéléments

Dans le précédent billet de ce blog, j'évoquais la diffusion du Bio dans les grandes surfaces. Les groupes commerciaux diffusent également sur leur sites internet des informations relatives à la nutrition, à la santé, au développement durable. Voici un point sur les minéraux et oligoélements extrait du site Monoprix.

Le Point sur les protéines

Les informations ci-dessous sont extraites de cet ouvrage

Généralités
Les protéines sont les seules sources alimentaires d'azote, on les retrouve dans toutes les réactions vitales ; il est impossible de s'en passer.
Ce sont des éléments d'ordre "plastique" ; comme l'eau et les minéraux, car ils servent à réparer les tissus (abîmés ou vieillis) et à permettre la croissance.

Il est conseillé d'équilibrer son alimentation avec 13% de protéines, 30% de lipides et 57% de glucides.
Un homme de 65 kg en bonne santé est composé de 43 kg d'eau, de 10,5 kg de protéines, de 8,3 kg de lipides, de 3,2 kg de minéraux et enfin de 0,2 kg de glucides.

Les protéines sont des molécules azotées, elles contiennent, en plus du carbone, de l'oxygène et de l'hydrogène communs avec les lipides et les glucides, de l'azote.

Le rôle des protéines :
Les protéines entrent dans la composition de toutes les cellules, et ont des formes multiples : certaines sont de petites molécules, d'autres sont géantes, comme les fibres musculaires.
les protéines entrent dans la structure de la cellule; elles forment des membranes cellulaires, le gel dans lequel baignent les différents composants de la cellule...
Dans le sang, les protéines sont présentes sous forme d'hémoglobine, molécule contenue dans les globules rouges qui permet le transport de l'oxygène vers les cellules, sous forme d'anticorps qui entrent dans les mécanismes de défense. Elles peuvent également être des hormones
Dans la cellule, certaines protéines spécialisées sont appelées des enzymes. Ces enzymes sont des molécules qui permettent d'effectuer rapidement des réactions chimiques; ainsi les enzymes du tube digestif transforment les aliments en nutriments élémentaires (par exemple transformation de l'amidon en glucose). Dans la cellule, les protéines permettent la transformation des nutriments en énergie.
Les protéines sont partie intégrante des tissus osseux et des dents où elles servent de support aux sels minéraux qui assurent la rigidité du squelette.
Les muscles sont constitués de fibres musculaires, lesquelles sont des cellules très particulières, principalement  composées de deux protéines de grande taille : l'actine et la myosine. Les interactions entre ces protéines permettent les contractions musculaires.
Chaque cellule a une durée de vie, les protéines servent donc à les renouveler ou les remplacer lorsqu'elles sont détruites.

Si les protéines sont indispensables et s'il serait beaucoup plus "écologique" de se nourrir de protéines végétales que de protéines animales, il faut faire attention : toutes les protéines ne se valent pas

La structure des protéines
Les protéines sont des molécules complexes composées de plus ou moins longues chaînes d'acides aminées. les acides aminés sont des molécules; il en eiste une vingtaine, qui présentent conjointement une fonction amine (=comportant un atome d'azote) et une fonction acide.
A partir d'assemblages des vingt acides aminés différents, le corps construit des protéines aussi différentes que les albumines et les protéines musculaires.
Les protéines ont des structures différentes. Il y a des protéines en forme de boule (globulaires), des protéines fibreuses. ces protéines forment en général les tissus de soutien, de protection ; c'est le cas des protéines de l'os, des protéines des cheveux, des ongles... Les enzymes et les hormones sont des protéines globulaires. Elles sont en général sensibles à la chaleur, aux rayons X, aux métaux. Elles peuvent perdre rapidement leur activité cellulaire si elles sont soumises à des conditions adverses.
Il est également possible de classifier les protéines selon leur composition, les protéines qui ne contiennent que des acides aminés sont appelées holoprotéines; d'autres protéines peuvent contenir des molécules de glucides ou de lipides, ainsi que du phosphore ou des métaux, ce sont des hétéroprotéines. Parmi les holoprotéines, on distingue les albumines (solubles dans l'eau), les globulines (solubles dans les solutions salines), les prolamines (solubles dans l'alcool), les glutélines (solubles dans les acides ou les bases dilués.
Les protéines sont sensibles à divers traitement; elles peuvent être gélifiées par la température et par les acides, perdre leurs propriétés quand elles sont soumises à des températures hautes ou basses.

Les acides aminés indispensables

Après ingestion, les protéines contenues dans nos aliments sont scindées en molécules plus petites encore grâce à des enzymes pancréatiques et intestinales. Les acides aminés ainsi libérés sont absorbés par la paroi intestinale, transportés par le sang vers le foie. La plus grande partie sera remise en circulation puis captée par les cellules; ces acides animés serviront à former de nouvelles protéines. une autre partie sera transformée en autres acides aminés, ou en glucides

Actuellement, l'existence de huit acides aminés indispensables (sur les vingt qui existent) est reconnue :
Valine
Leucine
Isoleucine
Thréonine
Phénylalanine
Lysine
Méthionine
Tryptophane

Pour le nourrisson, l'histidine est également indispensable

Il apparaît donc que toutes les protéines ne vont pas avoir la même composition en acides aminés indispensables et ne répondront donc pas de la même façon aux besoins alimentaires de l'homme. C'est ce qu'on appelle le besoin qualitatif en azote.

Appréciation de la qualité nutritionnelle d'une protéine.
Pour que les synthèses de protéines puissent avoir lieu au sein d'une cellule, il est nécessaire que tous les acides aminés soient présents en même temps. Si un des acides aminés indispensables est absent, toutes les synthèses de protéines nécessitant cet acide aminé ne pourront pas avoir lieu. Les protéines seront mal utilisées et serviront à la production d'énergie. Le corps ne sachant pas stocker les acides animés ni les protéines, si un des acides aminés est déficient, il y aura carence en protéines pour les synthèses. les chercheurs ont déterminés une quantité minimale de chaque acide animé devant être présent dans chaque protéine pour assurer son utilisation optimale par les cellules.
Ainsi, prenant les 8 acides animés indispensables, supposons que l'un d'eux n'est présent qu'à hauteur de 60% de sa quantité recommandée, alors, la protéine ne pourra être "utilisée" qu'à hauteur de 60% de ses "possibilités".
C'est ce qu'on appelle le facteur limitant d'une protéine.

Autre élément d'appréciation des différentes protéines : le coefficient d'utilisation digestive.
Ce coefficient détermine la quantité d'azote qui sera effectivement digéré et absorbé. On le calcule en soustrayant  la quantité d'azote fécal à la quantité d'azote ingéré. Par exemple les protéines végétales sont moins bien ingérées que les protéines animales, parce qu'elles sont accompagnées de cellulose, qui accélère le transit intestinal et "piège" une partie des protéines que les enzymes ne peuvent plus digérés.
Le CUD permet d'apprécier la qualité d'une protéine, mais il n'est pas considéré comme essentiel

Le coefficient d'efficacité protéique traduit la capacité d'une protéine, consommée seule à assurer la croissance.
Ce coefficient sert surtout à tester l'efficacité des mélanges de protéines.

La valeur biologique mesure la quantité d'azote retenu par les tissus comparée à la quantité d'azote absorbée

L'indice chimique  compare la composition en acides aminés indispensables d'une protéine, déterminée par analyse chimique, par rapport à la protéine de l'oeuf ou à autre protéine de référence répondant le mieux aux besoins de l'homme.
Par exemple, si le besoin en acide aminé Y est de 100 mg pour 100g de protéine, et si la protéine à tester en contient 120 mg, on lui attribuera un coefficient de 120 pour l'acide aminé Y

Sur le tableau ci-dessus, nous constatons que le facteur limitant de la protéine de blé est la lysine. Nous constatons également que la protéine de blé est assez mal équilibrée. Cela n'a pas d'importance si d'autres sources de protéines sont consommées, mais cela pose un problème si elle est consommée seule.

Apport quotidien de protéines
Chaque jour, nous utilisons 10 à 20% de notre azote à renouveler la muqueuse intestinale.
pour équilibrer les pertes obligatoires, les experts prônent la consommation de 0,6g de protéines par kg, si la protéine a un indice chimique de 100. Pour un homme de 65 kg, cela correspond donc à une consommation de 65 x 0,6, soit 39g par jour.
Lorsque l'alimentation comporte des sources variées de protéines, il faut augmenter la consommation à un gramme de protéine par kilo et par jour, soit 65g pour un homme de 65 kg.

En terme d'apport calorique, on estime que les protéines doivent représente entre 11 et 15% de l'apport calorique total

Tous les aliments que nous consommons (exceptés le sucre et l'huile) contiennent des protéines.

« Les protéines végétales peuvent à elles seules répondre aux besoins nutritionnels si une alimentation végétale variée est consommée et que les besoins en énergie sont satisfaits. Les recherches indiquent qu'un assortiment d'aliments végétaux mangés au cours d'une journée peut apporter tous les acides aminés essentiels et assurer une absorption et une utilisation appropriées de l'azote chez des adultes en bonne santé ; par conséquent, il n'est nullement besoin de consommer des protéines complémentaires dans un même repas. »

(Source : « Position of the American Dietetic Association and Dietitians of Canada », dans Journal of the American Dietetic Association, juin 2003, vol. 103, no 6, 748-765.)
Cité par le site http://vegemontreal.org

Pourquoi consommer des protéines végétales ? L'argument écologique

D'après l'ouvrage suivant :



L'animal est un piètre transformateur de l'énergie alimentaire qu'il consomme.
La production d'1 kg de viande nécessite, pour le boeuf, 16 kg de produits végétaux, pour le porc 6kg, pour la dinde 4kg, le poulet 3kg.
En termes de rendement protéique, la quantité de protéines animales obtenues à partir d'1kg de protéines végétales est de 200g pour l'oeuf et le lait, de 60 à 120 g pour la viande, 200g pour le poulet.
Si les protéines végétales étaient consommées directement , en estimant que la qualité des protéines végétales est de 80% de celles des protéines animales, il serait possible de nourrir 4 fois plus de personnes avec la même quantité de protéines végétales.

De plus, on mesure qu'un hectare de terre consacrée à la culture du soja ou de luzerne produit 30 fois plus de protéines qu'un hectare consacré à l'élevage, un hectare de blé cinq fois plus.

Le Point sur les Vitamines

Dans le précédent billet de ce blog, j'évoquais la diffusion du Bio dans les grandes surfaces. Les groupes commerciaux diffusent également sur leur sites internet des informations relatives à la nutrition, à la santé, au développement durable. Voici un point sur les vitamines extrait du site Monoprix.
Vitamine A
Vitamines B1, B2, B5, B6, B8, B9, B12






Vitamine C
Vitamine D

Vitamine E
Vitamine K
Vitamine PP

Calendrier des fruits et légumes de saison

Dans un précédent billet, j'avais mentionné le développement du bio dans les grandes surfaces à des prix abordables. Le Bio, autrefois diffusé exclusivement dans les commerces spécialisés, est désormais accessible à tous à des prix raisonnables. Il n'y a plus aucune raison de ne pas s'y mettre ! Il reste pourtant en France de nombreuses avancées à faire dans ce domaine, et plus particulièrement pour l'accroissement de la part du Bio dans la production agricole nationale. Alors que le Grenelle de l'environnement nous promettait de profondes réformes, la France peine à rattraper son retard. Avec 1,1% de sa surface agricole utile consacrée au Bio en 2010, notre pays est loin derrière l'Italie (8,9% en 2009), l'Autriche (33,4% en 2010), le Danemark (20,6% en 2010). La politique gouvernementale est largement en cause pour expliquer ce retard, avec la baisse des incitations financières en faveur des agriculteurs qui passeraient au bio. La conséquence en est que pour les produits bio, la France est obligé d'importer la production de ses voisins européens.


La collection « ABC » de Monoprix consiste en brochures distribués gratuitement dans les magasins. extrait du site : "L'objectif de la collection est de diffuser sur un ton ludique et simple les informations et les bonnes pratiques dans différents domaines tels que le Développement Durable, la Nutrition, la Biodiversité ou le Recyclage"
. Les fascicules sont aussi diffusés via Internet.
Voici quelques extraits de ces fascicules.

Calendrier des légumes de saison

Calendrier des fruits de saisons
Calendrier des fruits, légumes, fromages et poissons par saisons (printemps, été, automne, hiver)

mardi 31 janvier 2012

L’art de prolonger la vie. Mens sana in corpore sano...

Christophe-Guillaume Hufeland (1762-1836), l’auteur de L’art de prolonger la vie, était un médecin et enseignant allemand de la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle. Bien que son nom soit presque inconnu en France, il peut être considéré comme un précurseur de la médecine naturelle préventive de tradition européenne.
Il est en effet l’auteur, dès 1797, du livre Makrobiotik, traduit en français par L’art de prolonger la vie. Bien que le terme de Makrobiotik existait déjà dans la Grèce antique, Hufeland réintroduit le concept dans la médecine du XIXème siècle.
Le principe présenté dans  Makrobiotik est celui de la force de vie (Lebenskraft), présente en toutes choses, même si elle est plus facilement détectée dans les êtres organiques, où elle se manifeste comme la capacité à répondre aux stimuli externes. Cette force peut être affaiblie ou détruite, ainsi que renforcée, par des influences extérieures ; elle est épuisée par l'effort physique et augmentée avec le repos. Hufeland ne recherche pas seulement une vie plus longue et plus saine, mais aussi une vie plus éthique - la santé morale et physique sont considérées comme étroitement liées, et découlent de la même source, toutes deux marquées par une abondance de force de vie. Il n’est pas de meilleur moyen de guérir de la maladie qu’en ayant une bonne alimentation et un bon mode de vie.
Les extraits présentés abordent des thématiques très contemporaines, à l’heure où l’on se soucie de plus en plus de la qualité des produits que nous propose l’industrie agro-alimentaire. Par ailleurs, à la manière d’un David Servan-Schreiber, Hufeland s’intéresse également à l’influence que peut avoir le moral sur la santé, et propose certaines  règles de vie, qu’il nomme « maximes-pratiques ».

Source : Wikipedia


"1°. Ce n’est pas ce nous mangeons, mais ce que nous digérons, qui nous sert de nourriture. Ainsi, que celui qui veut devenir vieux mange lentement ; car les aliments doivent, dès le moment où ils sont dans la bouche, subir ce premier degré de modification et d’assimilation. C’est ce qui se fait en les mâchant bien, et en les mêlant avec la salive ; deux points que je regarde comme essentiels au procédé de la restauration, et par conséquent nécessaires à la prolongation de la vie ; d’autant plus que j’ai remarqué que toutes les personnes qui ont vécu longtemps mangeaient lentement.
2°. Cela dépend aussi beaucoup de la bonté des dents ; aussi je mets la conservation des dents au nombre des moyens de prolonger la vie.
(…)
3°. Qu’on se garde d’étudier, de lire, ou de s’appliquer à quelque chose en mangeant, ce moment doit être scrupuleusement consacré à l’estomac ; c’est celui de son règne, et l’âme ne doit alors agir qu’autant que cela est nécessaire pour seconder ses opérations. Par exemple, le rire est un des meilleurs moyens que je connaisse pour faciliter la digestion ; (…) Enfin, il faut tâcher d’avoir à table une société gaie, ce que l’on mange au sein de la joie, produit sans doute un sang bon et léger.
4°. Il ne faut pas se donner trop de mouvement immédiatement après le repas, ce qui trouble considérablement la digestion et l’assimilation des aliments. Il faut, ou rester debout, ou se promener lentement de long en large. Le moment le plus propre aux exercices du corps, est avant le repas, ou trois heures après.
5°. Ne pas manger au point de pouvoir sentir son estomac ; aussi est-il bon de cesser avant d’être rassasié. La quantité de nourriture doit aussi toujours être en raison du travail du corps ; moins on a travaillé, et moins il faut manger.
6°. Manger à des heures fixes. Rien n’est plus nuisible que de manger sans règle, à toute heure et hors des repas. Pour bien digérer, il faut que l’estomac ait fini la digestion précédente, et qu’il soit vide, afin que ses forces, ainsi que les sucs nécessaires à la digestion, aient eu le temps de se réparer et d’acquérir un nouveau degré d’âcreté. Après des pauses semblables, on recommence ses fonctions avec de nouvelles forces, avantage dont se privent ceux qui mangent sans cesse. Cette habitude produit la faiblesse d’estomac, de mauvaises digestions, de mauvais sucs (…)
7°. Manger plus de végétaux que d’autres aliments ; la viande a toujours plus de tendance à la putridité que les végétaux qui ont un germe d’acide, et détruisent la putréfaction, notre ennemi mortel. Outre cela, la viande est plus irritante et plus échauffante ; au lieu que les végétaux produisent un sang plus rassis, diminuent les sensations intérieures, l’irritabilité physique et morale, et retardent par conséquent la consomption. Enfin, la viande fait plus de sang et nourrit davantage, et exige par conséquent, si on veut qu’elle fasse du bien, plus de travail et d’exercice ; sans cela, le tempérament devient trop sanguin. La viande ne doit donc pas être la nourriture des savants ni des personnes qui mènent une vie sédentaire ; ils n’ont pas besoin d’autant de restauration, il leur faut des substances non matérielles, mais délicates et propres aux occupations de l’esprit. (…) 
8°. Manger peu le soir, peu ou point de viande, quelque chose de froid, et toujours quelques heures avant de se mettre au lit. Les jeunes gens d’un tempérament ne peuvent rien manger le soir de meilleur que du fruit avec du pain bien cuit. En hiver, il faut choisir les pommes, qui procurent un sommeil léger et paisible, quand on mène une vie sédentaire, ont l’avantage de prévenir les engorgements.
9°. Avoir soin de boire suffisamment ; on peut, à force d’étouffer l’instinct de la nature à cet égard, finir par oublier entièrement de boire et n’en plus sentir le besoin ; ce qui est une des principales causes des dessèchements, des obstructions dans le bas-ventre, et d’une foule de maladies si communes parmi les gens d’étude et les femmes qui mènent une vie sédentaire. Toutefois, il faut observer que le meilleur moment pour boire n’est pas pendant le repas ; car alors on delaye les sucs de l’estomac, et on affaiblit l’estomac lui-même ; mais le moment le plus favorable est environ une heure après le repas.
La meilleure boisson, c’est l’eau, que l’on méprise tant et que beaucoup de personnes regardent comme nuisible. Je la mets sans balancer au nombre des meilleurs moyens de prolonger la vie.
(…)
Le vin réjouit le cœur de l’homme, mais il n’est nullement  nécessaire à la prolongation de la vie (…) bien plus, comme moyen irritant et qui accélère la consomption, il peut abréger la vie quand on en boit trop souvent et en trop grande quantité. Ainsi pour que le vin ne fasse pas de mal et soit un ami de la vie, il ne faut pas en boire tous les jours, ni jamais en trop grande quantité ; plus on est jeune, et moins on doit en boire, et réciproquement. En général il faut le regarder comme un assaisonnement de la vie, et n’en jouir que les jours destinés à la joie, et pour animer un cercle d’amis.
(…)
Le tabac que l’on fume gâte les dents, dessèche le corps, fait maigrir, rend pâle, affaiblit les yeux et la mémoire, attire le sang vers la tête et les poumons, donne par conséquent des dispositions aux maux de têtes et aux maladies de poitrine, et peut causer des crachements de sang et la phtisie à ceux qui ont des dispositions à cette maladie. Outre cela, c’est un besoin de plus ; or plus l’homme a de besoins et moins il a de liberté et de bonheur.
CHAPITRE XII
Le repos de l’âme, la sérénité, le contentement, sont les bases du bonheur, de la santé, d’une longue vie. Mais ces moyens, dira-t-on, ne se donnent point, ils dépendent des circonstances. Je pense différemment : s’il en était ainsi, les grands et les riches seraient les plus heureux des hommes, et les pauvres les plus malheureux. Cependant l’expérience nous apprend le contraire ; car on trouve dans la classe de l’indigence plus de contentement que dans celle des riches.
Nous avons donc en nous-mêmes des sources de bonheur ; c’est à nous de les chercher et d’y puiser. Qu’on me permette de donner ici quelques moyens dont une philosophie pratique fort simple m’a démontré la bonté, et que je ne propose que comme maximes-pratiques, et comme le conseil d’un médecin bien intentionné.
1°. Il faut avant tout combattre ses passions. L’homme agité en tout sens par ses passions est toujours placé dans un extrême, dans un état d’exaltation, et ne peut jamais parvenir à l’humeur nécessaire à la conservation de la vie. Il augmenta par-là sa consomption d’une manière terrible, et il ne peut manquer d’arriver bientôt à sa fin.
(…)
3°. Il faut vivre au jour la journée, mais dans le bon sens, c’est-à-dire, profiter de chaque jour, comme si ce devait être le dernier, et sans s’inquiéter du lendemain. Malheureux, qui ne pensez jamais qu’à l’avenir, qu’à ce qui est possible, et qui, en formant des projets, oubliez le présent ! Le moment présent n’est-il pas père de l’avenir ? Celui qui profite de chaque jour, de chaque heure parfaitement et selon sa destinée, peut le soir se livrer le soir se livrer au sentiment doux et satisfaisant, non-seulement d’avoir vécu un jour et rempli sa destinée, mais encore d’avoir posé les fondements d’un avenir heureux.
4°. Il faut tâcher de rectifier ses idées sur chaque objet, et l’on verra que la plupart des maux proviennent de mal entendus, de faux intérêts, de précipitation, et que l’essentiel est moins ce qui nous arrive que la manière de le prendre. Celui qui possède un fond de bonheur pareil est indépendant des circonstances. Que Weishaupt a bien raison de dire : « Il est donc toujours vrai que la sagesse est la source du plaisir, et la folie celle du mécontentement ; il est vrai, qu’excepté la résignation aux volontés de la Providence ; excepté la persuasion que tout est pour notre plus grand bien ; excepté le contentement à l’égard du monde et la place qu’on y occupe, tout ce qui conduit au mécontentement et à la folie.
5°. Que l’on cherche sans cesse à fortifier la confiance dans l’humanité et les vertus qui en proviennent, la bienveillance, l’amour des hommes, l’amitié. Que l’on regarde tout homme come bon jusqu’à ce que l’on ait les preuves les plus convaincantes du contraire ; et même dans ce cas-là, il faut le regarder comme un homme égaré, qui mérite notre compassion plutôt que notre haine. Il serait peut-être bon, s’il n’eût été séduit par des mal entendus, par le défaut de discernement, ou par un intérêt mal calculé. Malheur à l’homme dont la philosophie consiste à ne se fier à personne ! Sa vie est une guerre offensive et défensive continuelle, et son contentement et sa gaieté sont perdus sans retour. Plus on veut du bien à tout ce qui nous entoure, plus on rend les autres heureux, et plus on est heureux soi-même.
6°. Une condition nécessaire au contentement et à la paix de l’âme, c’est l’espérance. Celui qui la possède, prolonge son existence, non-seulement en idée, mais encore physiquement, par le moyen du repos et de l’indifférence qui en proviennent. J’entends par espérance, non celle qui se renferme dans les bornes de notre existence actuelle, mais celle qui s’étend jusqu’au-delà du tombeau. L’idée de l’immortalité de l’âme est, selon moi, le seul objet qui nous rende la vie chère, et qui nous fasse supporter avec patience les désagréments dont elle est remplie. – Foi et Espérance, vertus sublimes ! qui peut, sans vous, parcourir la carrière de la vie semée d’impostures et d’illusions, dont le commencement et la fin sont enveloppés de nuages, et où le présent n’est qu’un instant, qui à peine sorti du cercle de l’avenir, est déjà englouti par le passé. Vous êtes les seuls appuis de celui qui chancelle, le plus doux délassement du voyageur fatigué : celui même qui ne vous révère pas comme des vertus sublimes, est obligé de s’attacher à vous, comme étant nécessaires à la vie, et il cherche en vous sa force par amour pour lui-même, si ce n’est pas par amour pour l’Être invisible ! On peut,  sous ce point de vue, regarder la religion comme un moyen de prolonger la vie. Elle y contribue en raison des forces qu’elle donne pour combattre les passions, de l’abnégation de soi-même, de la paix intérieure, et de la vivacité avec laquelle toutes ces vérités se peignent à notre âme.
Il en est de même de la joie. Qu’on ne croit pas qu’il faille toujours des accidents extraordinaires pour la faire naître ; c’est la disposition de l’âme, dont nous avons parlé, qui nous rend susceptibles : et celui qui est doué d’une pareille humeur ne manquera jamais d’occasions d’éprouver de la joie ; la vie elle-même en est une pour lui. Toutefois il ne faut jamais négliger l’occasion de rechercher un plaisir pur et de plus propre à prolonger la vie que celui que nous goûtons en famille, dans le commerce de personnes gaies et bonnes, et dans les jouissances de la belle nature. Un jour passé à la campagne, dans un air pur, au milieu d’un cercle d’amis, vaut surement mieux que tous les élixirs du monde. – Je dois aussi parler de l’expression physique de la joie, du rire. C’est le mouvement du corps le plus sain, car il agite en même temps le corps et l’âme, facilite la digestion, la circulation, la transpiration, et ranime la force vitale de tous les organes.
Je dois aussi parler des occupations de l’esprit plus relevées, en supposant que l’on observe les précautions que j’ai indiquées ci-dessus. Ce sont des jouissances particulières à l’homme, et une source de restauration digne de lui. Telles sont les lectures agréables et instructives, l’étude de sciences intéressantes, la contemplation et la recherche de la nature et de ses secrets, la découverte de vérités nouvelles par des combinaisons d’idées, de conversations intéressantes, etc."

Christophe-Guillaume Hufeland, L’art de prolonger la vie humaine, Lausanne, Lyon, deuxième édition, 1809. Extraits pp. 292-307
Texte disponible sur Gallica à l’adresse suivante : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k649281