lundi 10 août 2015

Une meilleure santé via la nature

Le taux de cortisol (l'hormone du stress) contenu dans la salive et celui de l'adrénaline dans les urines sont aussi moins élevés après une promenade forestière qu'urbaine, selon d'autres études. Randonner dans les bois renforce même nos défenses immunitaires, et ce plusieurs jours après la promenade.
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"En forêt, voire dans un parc, l'organisme reçoit par ses cinq sens des signaux des arbres, du vent, de l'eau, etc. Le cerveau les analyse comme plaisants, parce qu'ils nous renvoient à des choses essentielles relatives à notre survie : boire, se nourrir, s'abriter, etc. (...) La technologie nous a artificiellement détachés de ces besoins primaires : quand on a soif, on tourne le robinet ; quand on a froid, on met le chauffage. Ce retour à la base nous fait du bien : nous en ressentons des émotions positives, de sérénité et de calme, que le cerveau transmet immédiatement au corps par le système neuroendocrinien et le système nerveux autonome. Sous l'effet de ces hormones et de ces neuromédiateurs antistress libérés par l'hypophyse, le corps se sent bien. En retour, il renvoie au cerveau des messages de bien-être et d'apaisement.

Conséquence logique : les espaces naturels diminuent la fréquence d'apparition des maladies. Une étude épidémiologique menée aux Pays-Bas en 2009, auprès de 350 000 personnes, le confirme. Les Néerlandais habitant dans une zone composée à 90% de végétaux sont en meilleure santé que les patients dont le voisinage n'en contient que 10%. Pour preuve, ils consultent moins souvent leur médecin pour des troubles cardio-vasculaires, musculo-squeletiques, neurologiques, digestifs et de l'appareil respiratoire. Ils sont aussi moins souvent atteints de dépression et de troubles anxieux. Une liste encore étoffée l'an dernier grâce à des chercheurs de Leicester, en Angleterre, qui ont montré que le taux de prévalence du diabète de type 2 est inversement proportionnel à la quantité de parcs ou jardins dans le voisinage. D'autres ont pointé un moindre risque d'obésité quand on vit à proximité d'espaces verts. A condition de mettre le nez dehors et de s'activer.
Plus étonnant encore : voir des plantes, même en petite quantité, chez soi ou depuis sa fenêtre, procurerait un bienfait. Le psychologue Roger Ulrich l'a démontré dans un hôpital de Pennsylvanie dès 1984 : les patients qui ont vue sur les arbres plutôt que sur un mur, ou dans la chambre desquels on a placé des végétaux, ont moins mal, consomment moins d'analgésiques et expriment moins d'anxiété et de fatigue. Ils rentrent donc plus tôt chez eux.
A l'inverse, le manque d'exposition à un environnement naturel augmente les risques d'allergies ou d'asthme des citadins. Selon les chercheurs finlandais qui ont analysé le phénomène en 2012, la plus grande résistance des campagnards tient à la richesse du microbiote naturel dans lequel ils évoluent et qui les immunise contre certaines maladies inflammatoires (...)
"la nature stimule l'activité physique, diminue le stress et réduit la pollution de l'air ambiant" résume une équipe de Rotterdam, qui a constaté l'an dernier qu'habiter près d'un parc ou un jardin, en ville, allonge l'espérance de vie et, mieux encore l'espérance de vie en bonne santé.

"Comment la végétation ressource notre corps" in Ça m'intéresse, n°410, Avril 2015, pp. 74-75, Dossier spécial "Comment la nature nous fait du bien"  pp.72-82

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