lundi 28 septembre 2015

Diagnostic d'un malade de civilisation

L’état de santé général est bien souvent conséquence du mode de vie et de l'alimentation. Dans le texte ci-dessous écrit en 1973,  on nous décrit un malade victime de son régime alimentaire, de son rythme de vie, de ses préoccupations quotidiennes : l’ homme d’affaire. Relisant ce texte plus de 40 ans après, on ne peut que constater que ce diagnostic peut s’étendre à toutes les couches de la société, plus ou moins !!
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"Si l'homme d'affaire voyage souvent, il a quand même une activité sédentaire.
Chargé de missions délicates, il a des responsabilités qui le rendent soucieux, nerveux.
Sollicité par des réunions mondaines, des cocktails ou des repas d'affaires, il est amené à manger beaucoup; à boire beaucoup.
Surmenage nerveux et mauvaise hygiène alimentaire sont le départ de bien des maux. Les malaises seront dûs aux "agressions", à la suralimentation, à l'excès d'alcool, à l'abus de tabac.

Toit d'abord, son entourage et lui remarquent une "certaine tendance à l'embonpoint"...
-Il se sent fatigué, parfois nerveux, migraineux, insomniaque...
-Il souffre d'aérophagie ou de brûlures d'estomac, de troubles digestifs.
-Il peut avoir des palpitations.
-il peut devenir sujet aux rhumatismes ou ressentir des troubles respiratoires.


Consultés à partir de malaises ressentis, les médecins diagnostiquent assez régulièrement les mêmes troubles : obésité, hypertension artérielle, troubles cardiaques, fragilité du foie.
A l'examen, le sang apparaît avec un taux de graisses, de cholestérol, de glucose ou d'acide urique trop élevé, prédisposant à l'infractus, au diabète, à l'arthrite, à la goutte.
(...)
D'après de récentes statistiques (...) on peut dire que 35% des causes de décès sont dus à des troubles résultants d'une mauvaise hygiène alimentaire, associée à une tension nerveuses permanente, dont les effets se sont accumulés peu à peu au cours des ans pour arriver à ces maladies de civilisation, maladies de pléthore dont l'homme d'affaire est la première victime.

Un régime alimentaire s'impose (...) pour un cas banal; le régime portera sur des restrictions d'ordre quantitatif (mois de plats au menu) et qualitatif (charcuterie, sauces, viandes et poissons gras, friture, alcool...)
Une meilleure répartition au cours de la journée est souhaitable. Les repas que l'on "saute" pour se donner bonne conscience et compenser les excès ne sont jamais la solution.
Si le malade présente une maladie bien déterminée (diabète par ex.), un régime approprié sera mis au point par un spécialiste.

La cure thermale
Les hommes d'affaire se retrouvent assez fréquemment dans une station (...) Enfin on apprend aux "surmenés" les secrets de la relaxation et les bienfaits d'un sport approprié et dirigé.

Mais le traitement le plus simple est encore le traitement préventif. Il est d'ordre psychologique, facile à entreprendre, et demande juste un peu de bon sens.
Les "affaires" souffriraient-elles vraiment d'un repas moins copieux ? de quelques apéritifs ou digestifs en moins ? On peut recevoir au restaurant en prévoyant un menu soigné et gastronomique, certes, mais équilibré et qui ne supprime pas les indispensables éléments crudités et légumes. "

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Vision prémonitoire, involontairement. Dans le même ouvrage pourtant, l’auteur nous met en garde le lecteur contre les boutiques "bio" : "ces aliments naturels qui peuvent faire rêver, risquent d'amener en réalité bien des désillusions" (page 115) (!!!). Sans oublier la défense du DDT  "malgré la rhétorique éperdue des « environnementalistes » au sujet de la pollution du monde par le DDT, de sa pénétration dans les chaînes alimentaires et des dommages incalculables qu’il infligerait à l’homme et aux animaux les accusations contre le DDT deviennent de moins en moins convaincantes" (page 118) (!!!). Comme quoi certains réussissent à se préoccuper de santé individuelle sans pour autant adopter une vision plus globale ou holistique.


N. Thonnat, L'alimentation en question- se nourrir avec son temps, Desclée de Brouwer, 1973, pp.148-150

N. Thonnat. L'alimentation en question, se nourrir avec son temps, Desclée de Brouwer, 1973.

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